Les TIC : la Tunisie accuse du retard

Le gouvernement est déterminé à aller de l’avant sur la voie
de maîtrise des technologies de la communication (TIC), perçues, depuis des
années partout dans le monde, comme un créneau accélérateur de progrès et de
développement.

Il faut dire que la Tunisie, bien qu’elle soit classée par le rapport du Forum
de Davos sur les TIC (2007-2008), 1ère au Maghreb, 1ère en Afrique et 35ème dans
le monde, accuse beaucoup de retard dans ce domaine.

Aujourd’hui, si on croit les chiffres officiels avancés par le Premier ministre,
M. Mohamed Ghannouchi, à l’occasion du Forum international des technologies de
l’information et de la communication pour tous “ICT TUNIS +3” (novembre 2008 à
Hammamet), ce secteur contribue au PIB au faible taux de 9% et à plus de 10% aux
investissements globaux.

Pour mesurer la différence, voire l’écart, les TIC contribuent à plus de 25% du
PIB des pays développés, à 30% de l’accroissement de la productivité des
entreprises économiques et des établissements administratifs et à 50% du
commerce de services dans le monde. Les TIC sont réputées, également, pour leur
forte employabilité. Ainsi tout emploi créé par les TIC génère 3 à 4 emplois
dans des autres activités.

Conscient plus que jamais de l’interdépendance entre l’investissement dans les
TIC et l’accélération de la croissance socio-économique, le gouvernement a pris,
pour 2009, un train de mesures tendant à booster ce secteur.

La plus importante mesure a été de toute évidence la décision d’agrandir les
technopôles d’El Ghazala, et d’en faire autant, dans une phase ultérieure pour
les technopoles de Sousse et de Sfax. Il s’agit de construire et d’équiper 100
mille mètres carrés de locaux supplémentaires dans le cadre de l’extension du
pôle Ghazala et de 100 autres mille mètres carrés supplémentaires répartis entre
les pôles technologiques de Sousse et de Sfax.

Concernant le technopôle d’El Ghazala qui abrite, actuellement, 68 entreprises
étrangères et emploie 1.400 ingénieurs et cadres, l’extension sera perceptible à
travers la réalisation d’un technopôle d’appui et de services à distance
destinés aux investisseurs étrangers. Il sera localisé au niveau de la nationale
8 reliant El Ghazala – Ennahli dans le gouvernorat de l’Ariana et d’un autre
technopole dans le gouvernorat de la Manouba. Actuellement, le projet est au
stade de l’étude de faisabilité technico-économique.

Quant à l’extension des technopôles de Sousse et de Sfax, elle est au stade de
l’option. L’objectif national est d’accroître l’offre des locaux, d’améliorer
les services fournis aux utilisateurs, d’attirer des investisseurs étrangers et
de développer les exportations de ce secteur.

Le groupe américain Fidelity compte, à lui seul, réaliser, à partir de 2009, un
pôle technologique devant employer 1.400 ingénieurs.

Toujours au rayon des TIC, une stratégie est mise en place pour former, d’ici
2011, 7.000 ingénieurs et pour réduire les coûts des prestations. Pour 2009, il
a été décidé de réduire de 25% les lignes téléphoniques spécialisées et de
raccorder des grandes zones industrielles et des zones de services dans 54
zones, par fibres optiques. Objectif : fournir le haut débit à plus de 1.600
entreprises implantées dans ces zones.

Cet intérêt pour les TIC, tout autant que pour les services de santé, le
tourisme, et prestations logistiques et financières, est une composante de toute
une stratégie visant à accroître la part des services dans le PIB. C’est pour
dire tout un chantier !