La Tunisie se distingue à Brasilia au Sommet de la technologie

Par : Tallel

Une délégation d’ingénieurs tunisiens s’est rendue tout
récemment à la capitale brésilienne, Brasilia où elle a participé activement aux
Journées mondiales de l’Ingénierie et de la Technologie. Ce méga évènement qui
est organisé tous les quatre ans a rassemblé près de quatre mille ingénieurs,
scientifiques et experts autour d’un thème novateur et d’une brûlante actualité
qui sort de l’ordinaire des sujets classiques que les ingénieurs ont plutôt
tendance à inscrire dans leur agenda. Il s’agit de la responsabilité sociale des
ingénieurs en tant qu’acteurs de l’innovation et du développement.

C’est le président de la République Brésilienne, Lula da
Silva en personne qui a tenu à donner le coup d’envoi de cette grand-messe de
l’ingénierie et de la technologie par un long discours dans lequel il a analysé
la situation du développement dans le monde, et en particulier la crise
économique et financière et ses répercussions sur les pays émergents.

M. Kamel AYADI, membre à la Chambre des Conseillers et président non-Exécutif
de la FMOI a pris part à la séance inaugurale de cette manifestation aux côtés
d’un nombre de personnalités internationales et brésiliennes, dont en
particulier les présidents du Parlement et du Sénat brésiliens. Il a ensuite
donné la conférence inaugurale du congrès qui s’est tenu sur le thème «Le Rôle
de la Technologie en tant que vecteur d’intégration sociale».

Dans sa conférence inaugurale, M. Kamel Ayadi a plaidé pour un développement
technologique qui intègre les besoins spécifiques des différentes catégories
sociales, y compris les illettrés, les pauvres, les handicapés, etc. Citant
l’exemple des Technologies de l’Information et de la Communication, l’outil
technologique pourrait être un facteur déterminant d’intégration sociale
lorsqu’il est conçu pour répondre à des usages et des besoins spécifiques à des
prix accessibles.

Il a également développé le concept d’appropriation technologique par les
pays en développement qui doit l’emporter sur celui de transfert technologie,
avec comme préalable, le renforcement des capacités technologiques à travers une
éducation adaptée aux conditions et aux contextes socio-économiques de ces pays.

Placées sous le thème «Ingénierie, Innovation avec Responsabilité Sociale»,
les Journées Mondiales marquent un tournant dans la vision de la communauté des
ingénieurs et des scientifiques de son rôle dans le développement. Les débats
qui ont eu lieu pendant ces journées ont permis aux participants de prendre
conscience de la nécessité de repenser leur vision de la question du
développement pour une meilleure intégration des dimensions sociale et éthique.
Ce faisant, les ingénieurs ne font que renouer avec les origines de la
profession d’ingénieur qui se définit comme étant le processus de transformation
des connaissances et du savoir scientifiques en applications technologiques et
solutions pratiques pour servir l’humanité.

Or les ingénieurs constatent que l’innovation technologique est beaucoup plus
tirée par les besoins du marché et de la compétition économique que par des
considérations humaines et d’intégration sociale. Aujourd’hui, le constat fait
que le développement technologique profite à une minorité et ne fait
qu’approfondir les écarts entre les riches et les pauvres au niveau mondial et
entre les catégories sociales au sein d’un même pays. L’accès à la technologie
est devenu un facteur primordial d’intégration sociale. Ceux qui en sont privés,
par défaut de moyens financiers ou en raison d’une insuffisance physique ou
intellectuelle, sont condamnés à la marginalisation et à l’exclusion sociale.

Le développement scientifique et technologique a eu également un effet très
limité sur la réduction de la pauvreté dans le monde. Il y a six décades, le
monde comptait environ 600 mille pauvres, soit la moitié de la population
mondiale. Aujourd’hui si l’on compte les trois catégories de pauvreté, extrême,
moyenne et pauvreté modérée, plus de la moitié de la population mondiale serait
également en pauvreté.

M. Kamel Ayadi nommé président du Conseil consultatif international…

Par ailleurs, Kamel Ayadi a présenté lors de la session de clôture,
conjointement avec le représentant de l’UNESCO, le rapport international de
l’UNESCO sur l’Ingénierie et la Technologie. Ce rapport dont la préparation est
en phase finale, est élaboré par une centaine d’experts du monde entier sous la
direction conjointe du directeur adjoint de l’UNESCO, chargé de la science et de
Kamel Ayadi. Lors de cette session de clôture, les pays hôtes des prochaines
manifestations ont également présenté les préparatifs en cours. Il s’agit
notamment de l’Argentine qui va accueillir en 2010 à l’occasion de la
célébration du bicentenaire de l’indépendance de la semaine mondiale de
l’ingénierie et de la technologie avec dix congrès techniques et une grande
exposition, en plus de nombreux forums et manifestations parallèles. Le pays
hôte, en l’occurrence l’Argentine, a décidé d’attribuer la présidence du Conseil
consultatif international qui sera chargé de cette manifestation à M. Kamel
Ayadi. Ce conseil a tenu sa première réunion au Brésil en marge des Journées
mondiales.

Après Hanovre (Allemagne) 2000, Shanghai (Chine) 2004, c’est au tour du
Brésil d’accueillir ces journées qui prennent de plus en plus l’allure d’un
sommet mondial sur l’ingénierie et la technologie. Ces journées, communément
appelées «la Convention Mondiale de l’Ingénierie» ont comporté cinq congrès
techniques, une grande exposition des technologies les plus modernes, un forum
pour les femmes scientifiques et ingénieurs et un autre forum pour les jeunes,
en plus d’environ une trentaine de workshops et manifestations parallèles.

* Par Kamel Ayadi, Président non-Exécutif de la FMOI, Préside le Congrès
Mondial de 2010 à Buenos Aires