A Abou Dhabi, Brown évoque le rôle “central” du prochain président américain

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à Abou Dhabi le 3 novembre 2008 (Photo : Marwan Naamani)

[03/11/2008 13:34:19] ABOU DHABI (AFP) Le Premier ministre britannique Gordon Brown a estimé lundi que le prochain président américain aurait un rôle “central” dans la stabilité de l’économie mondiale, mise à mal par la crise financière.

A la veille de la présidentielle américaine qui oppose le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain, M. Brown a choisi une conférence pétrolière organisée annuellement à Abou Dhabi pour souligner que “plus de coopération internationale” était nécessaire pour faire face aux turbulences financières et vaincre le protectionnisme.

Le Premier ministre britannique, en première ligne dans la recherche d’une réponse mondiale à la crise, a tenu ces propos au troisième jour d’une tournée dans le Golfe pendant laquelle il s’est employé à convaincre trois riches monarchies pétrolières arabes de contribuer aux finances du Fonds monétaire international (FMI), pour l’aider à mieux lutter contre la crise.

M. Brown cherche ainsi à mobiliser des centaines de milliards de dollars et il a plaidé en ce sens auprès des dirigeants d’Arabie saoudite et du Qatar. Il entend également le faire aux Emirats arabes unis.

Le FMI dispose actuellement de 250 milliards de dollars et s’apprête à venir à la rescousse de nations comme l’Islande, la Hongrie et l’Ukraine. M. Brown a parlé de la nécessité d’empêcher la crise de s’étendre à d’autres pays.

“La prochaine étape de la mondialisation va demander encore plus de coopération internationale et le leadership américain sera central pour sa réussite”, a insisté M. Brown.

“Dans les semaines et les mois qui viennent, l’ensemble du monde voudra travailler étroitement avec l’Amérique pour un objectif commun”, a-t-il dit.

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émir du Qatar Sheikh Hamad bin Khalifa al-Thani, à Doha le 2 novembre 2008

Cela inclura, selon lui, la relance de l’économie, la réforme du système financier, une action en faveur du libre échange et pour vaincre le protectionnisme et un effort pour la paix au Proche-Orient.

M. Brown a estimé que le leadership des Etats-Unis dans la crise financière avait été “vital” jusqu’ici. “Je sais que ce leadership va et doit continuer”, a-t-il plaidé à devant la conférence pétrolière de quatre jours, appelée Adipec-2008, et qui a été ouverte lundi.

Le Premier ministre britannique a aussi clairement indiqué que les pays du Golfe devraient avoir un plus grand rôle au sein du FMI s’il y contribuent.

“J’accepte l’argument selon lequel les pays qui vont contribuer à (ce fonds) doivent avoir leur mot à dire en ce qui concerne la gouvernance du FMI et ceci fait partie de notre ambition de réforme” des institutions internationales, a déclaré le Premier ministre britannique.

Il a évoqué la nécessité de dépasser la logique du “tout ou rien” qui gouverne actuellement la relation entre producteurs et consommateurs.

La tournée de M. Brown dans le Golfe intervient avant la réunion du G20 le 15 novembre à Washington, auquel il va assister avec le roi Abdallah d’Arabie saoudite et qui va s’intéresser entre autres à une réforme du FMI.

Dans la matinée, M. Brown a visité au Qatar, riche en gaz, une usine géante de liquéfaction à Ras Laffan d’une capacité de 140.000 barils par jour qui est en train d’être construite par le Qatar Petroleum avec Royal Dutch Shell.

L’investissement de Shell se monte à 18 milliards de dollars.

Il a également visité une usine de Qatar Gas qui produit du gaz liquéfié et a la capacité de satisfaire 20% des besoins du marché britannique et a salué des aviateurs britanniques dans la base d’Al-Odeid utilisée par l’armée de l’air de son pays pour des missions en Irak.