La Banque Centrale face à la crise mondiale et à l’excédent de liquidité

 

A l’issue de sa réunion
du 25 septembre 2008, le Conseil d’administration soulignera dans son
communiqué la dégradation de l’environnement international qui a été marqué,
en septembre 2008, par l’aggravation de la crise des marchés financiers
mondiaux, suite à la faillite d’une des plus grandes banques
d’investissement et à l’absorption de certaines autres institutions
financières dans le cadre d’opérations de fusions visant à sauver le système
financier aux Etats-Unis d’Amérique. Cette situation a provoqué une
accentuation de la crise de liquidité sur les marchés monétaires, une
fluctuation des bourses internationales et une montée des craintes sur les
perspectives de l’activité économique mondiale.

Pour contenir les retombées négatives de cette crise qui constitue un
prolongement de celle des crédits hypothécaires aux Etats-Unis depuis plus
d’une année, les principales Banques Centrales dans les pays industrialisés
ont procédé à l’injection d’importants montants de liquidités sur les
marchés monétaires pour assurer leur stabilité et éviter l’effondrement du
système financier international. De même, le gouvernement américain a pris
l’initiative de proposer un plan de sauvetage du système financier pour un
montant de 700 milliards de dollars.

De leur côté, les marchés des changes ont été affectés par ces turbulences
et le taux de change du dollar américain a enregistré une baisse par rapport
aux principales devises, notamment l’euro. En outre, les prix du pétrole
ont, de nouveau, augmenté sur le marché mondial en dépit du ralentissement
de la demande internationale.

Au niveau national, le communiqué soulignera la poursuite de la croissance
dans plusieurs activités industrielles, à l’instar des industries mécaniques
et électriques, et dans le secteur des services, notamment le tourisme et le
transport aérien, alors que le secteur de l’énergie et celui des grandes
cultures ont connu une certaine régression. Pour leur part, les échanges
commerciaux avec l’extérieur ont progressé à un rythme important au terme du
20 septembre, soit 27,7% pour les exportations et 27,3% pour les
importations.

En matière d’inflation, l’indice général des prix a diminué de 0,1% en août
2008 contre une hausse de 0,5% le mois précédent. Ainsi, le glissement
annuel des prix s’est situé à 4,5% au cours du même mois contre 5,2% en
juillet. Les données disponibles jusqu’au 20 septembre confirment la
poursuite de la détente des pressions inflationnistes.

S’agissant du marché monétaire, la masse monétaire et les concours à
l’économie ont progressé, au terme du mois d’août 2008, de 12,7% et 8,1%,
respectivement, en comparaison avec le mois décembre 2007. L’excédent de
liquidité bancaire, enregistré depuis les premières mois de l’année, s’est
poursuivi, ce qui a amené la Banque Centrale à intervenir en septembre pour
réguler la liquidité à travers la ponction d’une enveloppe moyenne de 1.241
MDT jusqu’au 18 du même mois. Concernant le taux d’intérêt au jour le jour
sur le marché monétaire, il a fluctué entre 5,13% et 5,23% depuis le début
du mois courant.

Sur le marché des changes, le dinar a enregistré, depuis le début de l’année
en cours et jusqu’au 22 septembre, une quasi-stabilité par rapport aux
principales devises.

A la lumière de ces évolutions, le Conseil d’Administration a décidé de
maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale et de
prendre les mesures adéquates pour éponger l’excédent de liquidité sur le
marché monétaire. En outre, le Conseil a insisté sur la nécessité de
continuer à suivre de près la situation difficile qui prévaut sur la place
financière mondiale et de ses répercussions sur les perspectives de la
croissance mondiale et nationale.

 

(D’après communiqué BCT)