[13/09/2008 10:38:13] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York retient son souffle dans l’attente du dénouement de la crise qui secoue la banque d’affaires Lehman Brothers, pour pouvoir reporter son attention vers l’économie la semaine prochaine, marquée par la réunion de la banque centrale américaine (Fed). Sur la semaine écoulée, le Dow Jones a pris 1,79%, à 11.421,99 points, le Nasdaq, à forte composante technologique, 0,23%, à 2.261,27 points et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 0,71%, à 1.251,70 points. Le marché obligataire a en revanche baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a fini à 3,730%, contre 3,660% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,326%, contre 4,276%. “La semaine a été lancée par le sauvetage (des organismes de refinancement hypothécaire) Fannie Mae et Freddie Mac et s’est finie avec Lehman Brothers: le trouble qui entoure le secteur financier et la crise du crédit occupe le devant de la scène”, résume Gina Martin, de Wachovia Capital Markets. Après avoir plombé Wall Street pendant des mois, les géants du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac ont été mis dimanche sous tutelle des autorités américaines, qui se sont dites prêtes à y injecter jusqu’à 200 milliards de dollars. Résultat: le Dow Jones a bondi de près de 300 points lundi, porté par un marché un peu plus optimiste sur les perspectives du marché immobilier. Autre motif de soulagement, à la fois pour la consommation et certaines entreprises américaines, très sensibles aux prix de l’énergie: le baril de pétrole est passé sous le seuil très symbolique des 100 dollars mardi à Londres et vendredi à New York. “En dépit de ces bonnes nouvelles, le marché n’a pas été capable de soutenir une vraie tendance de hausse”, regrette Al Goldman, de Wachovia Securities. L’optimisme des investisseurs a été rapidement douché par la crise de confiance qui a frappé la banque d’affaires Lehman Brothers. Wall Street est désormais suspendue à l’annonce d’un rachat de l’établissement, qui pourrait être annoncé ce week-end. Le titre s’est effondré de 77% sur la semaine. “La crise du crédit n’est manifestement pas finie et le pire est toujours là”, soupire Mme Martin, qui pronostique une ouverture très difficile des marchés lundi si une reprise de la banque n’a pas été bouclée. Obstacle majeur: si la faiblesse de l’action Lehman devrait encourager les repreneurs, les autorités semblent cette fois peu disposées à mettre la main au porte-monnaie pour soutenir la transaction, comme elles l’avaient fait en mars pour le rachat de Bear Stearns par JPMorgan Chase. En revanche, si une solution est annoncée, Wall Street “pourra se concentrer sur les indicateurs économiques”, très nombreux la semaine prochaine. Dès lundi, le marché découvrira les chiffres de la production industrielle en août, avant les prix à la consommation pour le même mois mardi, les mises en chantier et permis de construire pour août mercredi et l’indice d’activité industrielle de la Fed de Philadelphie pour septembre jeudi. Autant de nouvelles sur les sujets sensibles que sont l’inflation, l’immobilier et l’activité industrielle, dans un contexte de hausse du dollar et de ralentissement économique qui pourraient affecter les exportations. Lehman Brothers Et alors que les déboires du secteur financier occupent les esprits, la Fed va rendre mardi sa décision de politique monétaire. Les analystes prévoient un maintien des taux, déjà fortement réduits depuis un an face à la crise financière, vu le haut niveau de l’inflation. “C’est probablement ce que la Fed va décider, mais je n’exclus pas un changement des taux, en particulier si le secteur financier souffre en l’absence de solution pendant le week-end”, avance Mme Martin. |
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