Sommet Turquie/Pays africains : opération Séduction

Par : Autres


Par Amel Belhadj Ali

Une cinquantaine de pays
africains ont été accueillis, mardi 19 août, sur les rives du Bosphore pour
le premier Sommet Afrique-Turquie. Ankara, décidée à dynamiser les échanges
économiques avec le continent noir profitera du Sommet pour convaincre ses
invités de l’importance de soutenir sa candidature en tant que membre
non-permanent du Conseil de Sécurité des Nations unies.


Que veut la Turquie de l’Afrique ?


«Nous projetons d’augmenter le volume des échanges avec nos partenaires
africains à 30 milliards de dollars en 2010», a déclaré Ünal Ceviköz, le
vice-sous-secrétaire au ministère turc des Affaires étrangères.


Les échanges commerciaux entre la Turquie et l’Afrique ont atteint 13
milliards de dollars en 2007, plus du double de ce qu’ils étaient en 2003.


Ses principaux partenaires économiques sont l’Egypte, l’Afrique du Sud et
l’Algérie avec laquelle les échanges ont, de source officielle turque,
atteint les 2,5 milliards de dollars au premier semestre 2008. Quarante pour
cent des entreprises turques, qui opèrent en Afrique, travaillent sur le
territoire algérien, principalement dans le secteur des infrastructures.


Sur le plan politique, les représentations diplomatiques Turques en Afriques
seront triplées, a affirmé le ministre des Affaires étrangères Ali Babacan
qui s’est engagé à faire de son pays «le porte-voix de l’Afrique» et avait
affirmé auparavant : «Ce sommet pourrait constituer le point de départ d’une
coopération efficace et fructueuse entre les parties».


Pour la Turquie, les pays occidentaux forts de leur longue présence
coloniale sur le continent africain, y ont, pendant longtemps, accaparé les
grands projets d’investissements sans pour autant œuvrer à dynamiser les
économies africaines. Le sommet constitue donc une opportunité intéressante
de faire un peu de «public relation» et de plaidoyer pour acquérir une part
des projets d’investissement en Afrique.


Qu’attend l’Afrique de la Turquie ?


L’Afrique, faut-il le rappeler, est un continent riche en pétrole et en
matières premières, la Turquie -pays de plus en plus industrialisé- a besoin
d’approvisionnements énergétiques.


L’Afrique qui n’a pas les moyens de profiter ou d’exploiter ses richesses,
pourrait trouver en la Turquie un partenaire économique intéressant. La
Turquie est un pays qui a réalisé un grand bond en avant au niveau du
développement économique. Le savoir-faire turc en matière d’agriculture,
techniques d’irrigation, industries diverses, textiles n’est plus à
démontrer. Ankara est décidé à s’investir comme il se doit pour conquérir le
marché africain, y vendre son savoir-faire et renforcer sa coopération dans
des domaines comme l’agriculture, les systèmes d’irrigation ou encore les
infrastructures et les échanges commerciaux.


Les accords de coopération économique et commerciale que veut développer la
Turquie avec ses homologues africains offre à ces derniers d’autres
alternatives que celles de rester tributaires de leurs vis-à-vis
occidentaux.


Selon un officiel turc, “il est important de profiter de la mondialisation
pour renforcer les échanges avec le continent africain, les hommes
d’affaires de part et d’autre devraient exploiter les opportunités qui se
présentent à eux».