En difficulté, Sagem, dernier fabricant français de mobiles, est cédé par Safran

 
 
[31/07/2008 15:21:14] PARIS (AFP)

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érence de presse du groupe, le 13 septembre 2006 à Paris (Photo : Franck Fife)

Leader dans l’Hexagone il y a encore trois ans, Sagem Mobiles, dernier fabricant français de téléphones mobiles, va être cédé par le groupe Safran au fonds d’investissement Sofinnova, qui va tenter d’enrayer son déclin.

Sur les 690 personnes employées aujourd’hui en France par Sagem Mobiles, 310 rejoindront des sociétés contrôlées par Sofinnova, dont 250 chez Esmertec et Purple Labs.

Les 380 autres se verront proposer un reclassement, principalement au sein du groupe Safran, issu du rapprochement en 2005 du motoriste Snecma et de l’électronicien Sagem.

Une nouvelle société, dénommée Sagem Wireless, sera créée et majoritairement détenue par Sofinnova, a annoncé jeudi le groupe de hautes technologies qui y participera à hauteur d’environ 10%.

Sagem Wireless emploiera environ 310 personnes, dont 70 dans le centre de recherche et développement de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) et 240 dans celui de Ningbo en Chine.

Elle confiera la production de mobiles à Esmertec et Purple Labs et sous-traitera des travaux de personnalisation et de packaging à l’usine Safran de Fougères (Ille-et-Vilaine).

Sagem Mobiles a toujours été marginal au niveau mondial. L’an dernier, sa part de marché a été proche de 1%, avec 11,4 millions de portables vendus.

Il a en revanche occupé le premier rang en France en 2004-2005. Une position qui s’est ensuite effondrée. Désormais loin derrière le coréen Samsung –qui a comptabilisé 31,2% des ventes au 1er semestre 2008, selon l’institut GfK– et le finlandais Nokia (25,4%), le français a été rétrogradé au premier semestre à la quatrième place derrière le nippo-suédois Sony-Ericsson, avec des parts de marché en chute libre (8,7% en juin contre 14,9% en janvier).

Dans le même temps, il a accumulé les pertes: 45 millions d’euros au premier semestre 2008, après 121 millions en 2007 et 181 millions en 2006.

Dans un marché mature, Sagem n’a pas pris conscience à temps de l’importance du design (téléphones à clapet notamment) et “n’a pas réussi à renouveler sa gamme”, proposant “des téléphones basiques et pas très sexy”, selon un analyste interrogé par l’AFP.

Le président du directoire de Safran, Jean-Paul Herteman, a souligné jeudi qu’il était quasiment impossible de “tenir la route face à la concurrence asiatique”.

Pour redresser la barre, Sofinnova, déjà propriétaire de deux sociétés spécialisées dans les télécommunications, Esmertec et Purple Labs, a décidé de positionner le constructeur dans la fabrication de téléphones pour le compte d’autres acteurs (opérateurs, constructeurs).

Une politique déjà engagée fin 2006 par Sagem qui réduira progressivement la fabrication de mobiles sous sa propre marque pour, à terme, arrêter cette activité.

Sagem Mobiles fabrique ainsi depuis 2007 des appareils pour l’opérateur de téléphonie mobile britannique Vodafone et pour Sony-Ericsson.

Il a aussi multiplié les partenariats avec des marques de mode, de sport ou de luxe (co-branding), donnant ainsi naissance à des mobiles Lulu Castagnette, Roland Garros, Oxbow ou Porsche design.

 31/07/2008 15:21:14 – Â© 2008 AFP