La réforme des ports examinée au Sénat, vilipendée par la CGT

 
 
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Carte des ports autonomes

[20/05/2008 22:45:27] PARIS (AFP) Les sénateurs ont entamé mardi l’examen de la réforme des sept ports autonomes destinée selon le gouvernement à “relancer leur compétitivité” mais qui est vilipendée par la Fédération nationale des ports et docks (FNPD-CGT).

Le volet social, coeur du projet de loi, prévoit le passage sous statut privé du secteur de la manutention des ports, grutiers et portiqueurs, à l’instar des dockers en 1992.

Ce volet a mobilisé contre lui les agents portuaires qui ont mené des mouvements de grève depuis sa présentation en conseil des ministres le 17 avril. Le mouvement s’est durci mardi avec pour la première fois, à Marseille, des affrontements entre grévistes et forces de l’ordre.

A Nantes-Saint-Nazaire, des grévistes ont bloqué le pont de Saint-Nazaire alors que leurs camarades du Havre et de Rouen ont arrêté le travail pour 24 heures.

Seuls les sénateurs communistes voteront contre le texte soutenu par l’UMP et les centristes). Le PS, qui avait privatisé en 1992 le statut des dockers s’abstiendra.

En présentant le texte, le secrétaire d’Etat aux transports, Dominique Bussereau a dénoncé “l’invraisemblable médiocrité de la France” en matière de transport maritime.

Il a insisté sur la “dégradation globable” des parts de marché des ports français en Europe passées “de 17,8% en 1989 à 13,9 % en 2006” et pour les conteneurs de “11,7% à 6,2%”. Il a souligné “la mauvaise performance des terminaux” due à “l’absence de commandement unique, de coordination entre dockers et portiqueurs”.

Pour répondre aux grévistes il a assuré que “personne ne sera laissé sur le quai”, se félicitant de “la large place laissée au dialogue social” dans son projet.

M. Bussereau a cependant averti de la “volonté” du gouvernement de le faire aboutir confirmant que les partenaires sociaux avaient jusqu’au 31 octobre 2008 pour parvenir à un accord-cadre.

Le socialiste Charles Josselin, ex-secrétaire d’Etat à la mer (1992), a stiigmatisé les “nostalgiques du statut de (19)47” totu en exigeant de “meilleures garanties” pour les manutentionnaires transférés.

Il a notamment demandé “l’adoption d’une convention commune à l’ensemble des travailleurs” des ports et la non limitation de la période où les personnels qui se verraient licenciés par leur nouvel employeur peuvent réintégrer le port autonome.

Gérard Le Cam (PCF) a dénoncé une “réforme idéologique” qui “s’inscrit dans la politique de privatisation du gouvernement, de démantèlement du domaine public maritime et de fragilisation du statut des personnels”. Le PCF a présenté sans succès deux motions de procédure pour manifester son opposition.

Les sénateurs devaient entamer mardi en début de soirée la discussion des 13 articles du texte, sur lequel enivron 80 amendements ont été déposés.

Le projet, présenté en urgence (une lecture par assemblée), prévoit outre le transfert de la manutention au privé un plan d’investissement avec un doublement de la part de l’Etat.

Les sept ports autonomes (Marseille, Le Havre, Rouen, La Rochelle, Bordeaux, Nantes-St-Nazaire, Dunkerque) seront rebaptisés “grands ports maritimes” et devront élaborer des projets stratégiques. Leur gouvernance sera transformée avec un directoire et un conseil de surveillance (au lieu d’un conseil d’administration) afin de différencier les mission de contrôle de la gestion.

 20/05/2008 22:45:27 – © 2008 AFP