Le pétrole achève la semaine au-delà de 105 dollars le baril à New York

 
 
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Puits de pétrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

[07/03/2008 20:57:10] NEW YORK (AFP) Les cours du pétrole se sont finalement timidement repliés vendredi sur la fin de la séance new-yorkaise, mais ont néanmoins terminé au-delà de 105 dollars le baril une nouvelle semaine de records qui les a poussés jusqu’à 106,54 dollars.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril a clôturé en baisse de 32 cents à 105,15 dollars, se repliant après son record de clôture de 105,47 dollars réalisé la veille.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a perdu de son côté 23 cents sur la séance à 102,38 dollars.

Les prix se sont encore envolés sur la semaine de plus de trois dollars à New York et deux dollars à Londres, sous l’effet combiné d’une baisse des réserves pétrolières américaines, d’un statu quo de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur son quota de production, d’un dollar affaibli, de tensions en Amérique latine et de l’afflux de placements spéculatifs.

L’euphorie sur le marché du pétrole a été quelque peu amortie vendredi avec la publication de la destruction d’emplois aux Etats-Unis pour le deuxième mois d’affilée. En février, l’économie américaine a perdu 63.000 emplois, le nombre le plus important en cinq ans.

“Ce nombre est le reflet d’une contraction de l’économie et a un impact à la baisse sur les prix du brut”, a expliqué Eric Wittenauer, analyste d’AG Edwards.

La perspective d’une tombée en récession fait envisager un affaiblissement de la demande énergétique des Etats-Unis, premier consommateur mondial de pétrole.

“Cela a apparemment convaincu certains opérateurs d’arrêter les achats. Néanmoins, le marché a fait preuve d’une résistance remarquable aux mauvaises nouvelles”, a commenté Mike Fitzpatrick, analyste de MF Global.

En effet, en milieu de séance, une envolée soudaine a repoussé les cours pour la première fois au-delà de 106 dollars le baril (106,54 USD), un nouveau record absolu, alors qu’à Londres, le baril de Brent de la mer du nord frôlait les 104 dollars, en atteignant 103,98 dollars.

Ce mouvement s’est fait parallèlement à une nouvelle glissade du dollar, devise dans laquelle est facturée l’or noir.

Le billet vert, dont l’affaiblissement pousse les investisseurs vers des marchés inflationnistes comme ceux des matières premières, a marqué un nouveau plus bas historique à 1,5464 dollar pour un euro, dans la foulée de la publication du rapport sur l’emploi.

“Pour le moment, les investisseurs cherchent à s’adapter aux problèmes auxquels est confronté cette économie et utilisent les marchés premières comme un refuge face au dollar faible”, a expliqué Phil Flynn, analyste d’Alaron Trading.

L’analyste juge que tant que le dollar ne se stabilisera pas, l’or noir devrait continuait à s’apprécier rapidement.

“Le camp des investisseurs haussiers n’a pas eu besoin de très forte motivation pour faire grimper les cours et semble avoir main mise sur le marché, donc les ventes initiées par le rapport sur l’emploi pourrait être de courte durée”, a aussi estimé M. Fitzpatrick.

En revanche, les analystes de Goldman Sachs anticipent des prises de bénéfices sur le marché du pétrole à moyen-terme.

“Les prix du WTI (West Texas Intermediate, le brut côté à New York, ndlr) ont déjà atteint les 105 dollars le baril, qui était notre objectif de prix pour la fin de l’année”, ont-ils noté, envisageant désormais une baisse des cours à moyen-terme.

“Nous continuons d’anticiper un repli des prix à 90 dollars le baril à printemps”, ont-ils affirmé.

 07/03/2008 20:57:10 – © 2008 AFP