Michelin réaffirme qu’il maintiendra une base industrielle forte en France

 
 
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Le gérant de Michelin Michel Rollier, le 15 février 2008 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[15/02/2008 16:40:38] PARIS (AFP) Le groupe Michelin a réaffirmé vendredi son engagement à maintenir une base industrielle “forte” en France, tout en jugeant “inéluctable” la fermeture de son usine de Toul, lors de l’annonce de résultats 2007 en forte hausse.

Dans une conjoncture jugée “incertaine”, le fabricant français de pneumatiques conserve le cap sur la réduction des coûts et sur son développement dans les pays émergents, comme la Chine, le Brésil ou l’Europe de l’Est, qui devraient “continuer à tirer la croissance” des marchés de pneumatiques.

Michelin va donc “investir significativement” sur ces nouveaux marchés, a déclaré le patron du groupe Michel Rollier.

“Mais nous maintenons une base industrielle forte en Europe de l’Ouest, en particulier en France, et en Amérique du Nord”, a-t-il assuré, alors qu’un conflit a éclaté à l’usine Kleber de Toul dont la fermeture en 2009 a été annoncée en octobre.

M. Rollier a redit la “volonté” de Michelin “de rester industriel en France”, où existe “un potentiel important” de productivité. Michelin va y investir “un milliard d’euros dans les quelques années qui viennent”, et “recruter de 800 à 1.000 personnes par an”.

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Des ouvriers de l’usine Kléber de Toul bloquent l’entrée du site que la maison-mère Michelin fermera en 2009, le 14 février 2008. (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

Mais l’arrêt de l’usine de Toul pour cause de non rentabilité est “inéluctable”, a dit Michel Rollier. L’entreprise “ne laissera pas tomber” les salariés, veut “permettre à (chacun) de retrouver un emploi” et “contribuera à la réindustrialisation du site”.

Alors que des ouvriers de cette usine retenaient depuis jeudi matin deux cadres de l’entreprise, M. Rollier s’est dit “extrêmement choqué”. Il a défendu les offres faites aux salariés, mais a convenu qu’il fallait “parler”.

Michelin avait annoncé le 3 octobre la fermeture en 2009 de l’usine Kleber de Toul avec 826 postes supprimés et l’arrêt d’une ligne de production à Lasarte, en Espagne. Ces décisions, avec la réorganisation de l’usine japonaise d’Ota, ont alourdi les charges de restructuration du groupe à 326 millions d’euros en 2007.

Le manufacturier de pneumatiques a publié vendredi un bénéfice net 2007 en hausse de 35% à 772 millions d’euros, pour des ventes en augmentation de 3% à 16,9 milliards d’euros. La rentabilité du groupe a également été améliorée à 9,8%, contre 8,2% en 2006.

Ces résultats marquent une “reprise de la croissance” après “deux années plutôt moroses”, due aux “efforts de compétitivité” en cours, selon le patron de Michelin.

L’impact de la hausse des matières premières –caoutchouc naturel et dérivés du pétrole– s’est nettement atténué en 2007 (72 millions d’euros), mais l’augmentation du deuxième semestre 2007 pèsera sur l’exercice 2008 à hauteur de 200 millions d’euros, et devrait être “compensée” par des hausses de prix.

Pour 2008, “sauf détérioration marquée de l’environnement”, Michelin table sur une nouvelle hausse de ses ventes et de son bénéfice opérationnel.

 15/02/2008 16:40:38 – © 2008 AFP