WestLB, renflouée par l’argent public, supprime plus d’un millier d’emplois

 
 
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Le logo de la banque allemande WestLB (Photo : Michael Gottschalk)

[08/02/2008 16:23:57] FRANCFORT (AFP) Plus d’un millier d’emplois supprimés, plusieurs milliards d’euros d’argent public : le sauvetage de la banque publique régionale WestLB, préalable à sa vente, a été divulgué vendredi après des mois de discussions.

Entre 1.300 et 1.500 emplois seront supprimés d’ici 2010, soit près d’un quart de ses effectifs. Avec 300 millions d’euros d’économies à la clef, estime l’établissement.

Englué par des manipulations frauduleuses sur des actions Volkswagen, Metro ou BMW, et par la crise des prêts hypothécaires à risque américains dits “subprime”, WestLB accumule les pertes abyssales depuis plusieurs années, évaluées à 1 milliard d’euros rien qu’en 2007.

Elle va donc se débarrasser de ses actifs à risque d’un montant colossal de 23 milliards d’euros, en les plaçant dans une structure ad hoc. Et ils seront garantis à hauteur de 5 milliards d’euros par ses actionnaires.

Fin janvier, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord sur une garantie de 2 milliards d’euros. L’Etat régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a donc finalement accepté d’apporter seul une nouvelle garantie de 3 milliards d’euros.

La troisième banque régionale du pays est détenue directement ou indirectement par le Land (38%) et par les caisses d’épargne de Rhénanie et de Westphalie (entre 50 et 51%).

Mais ces dernières ne voulaient plus mettre la main à la poche après avoir déjà pris en charge le plus gros lors d’une précédente crise en 2004. Restait l’Etat régional, à condition qu’il obtienne des contreparties.

D’où les interminables discussions, auxquelles ont participé le gouverneur de la banque centrale allemande Axel Weber et des représentants du ministère des Finances.

Si les actifs douteux se transforment en pertes réelles, le Land devra exercer ses garanties. En échange, l’accord prévoit finalement que les caisses d’épargne devront aussi payer ou bien céder une partie de leurs actions à un prix réduit (200 euros, contre une valeur estimée à 220 euros l’unité).

L’accord doit encore être examiné par la Commission européenne, a rappelé le ministre des Finances régional Helmut Linssen.

“Maintenant la WestLB peut se concentrer entièrement à sa future réorientation”, s’est félicité le patron de son conseil de surveillance, Michael Breuer.

Le plan de sauvetage était en effet un préalable à toute discussion sur une vente de l’établissement de Düsseldorf (ouest). Depuis décembre, devant l’opposition inflexible des caisses d’épargne à l’arrivée d’investisseurs privés, ses actionnaires privilégient un rapprochement avec sa consoeur de Hesse-Thuringe, la banque Helaba, plus petite mais plus rentable.

De son côté, celle-ci avait clairement fait savoir qu’elle n’entamerait pas de discussions sans qu’un plan d’assainissement soit finalisé.

L’enjeu : la consolidation du secteur bancaire public allemand, qui compte encore onze établissements régionaux.

Mais depuis la fin de leurs garanties d’Etat, qui leur permettaient de prêter de l’argent à des taux avantageux, les banques régionales sont soumises à la concurrence féroce de leurs consoeurs privées.

Pour survivre, elles peuvent s’unir. Mais le processus est ralenti en raison de la crise financière et de la déroute du “subprime” où plusieurs d’entre elles avaient massivement investi.

Seule SachsenLB, au bord de la faillite, a été placée dans le giron de sa consoeur LBBW en fin d’année dernière.

 08/02/2008 16:23:57 – © 2008 AFP