Deutsche Bank maintient ses prévisions pour 2008, épargnée par le “subprime”

 
 
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Le patron de la Deutsche Bank Josef Ackermann, le 21 novembre 2007 à Berlin (Photo : John Macdougall)

[07/02/2008 09:37:05] FRANCFORT (AFP) La première banque allemande Deutsche Bank a rassuré jeudi en annonçant des résultats 2007 meilleurs que prévu et en maintenant dans la foulée ses objectifs 2008, malgré les risques liés à la crise des crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis.

L’an dernier, son bénéfice net a atteint un nouveau record, à 6,5 milliards d’euros, soit une hausse de 7% sur un an. Son bénéfice imposable, qui sert d’étalon à la banque pour ses prévisions, a lui grimpé de 5% à 8,7 milliards.

Contrairement à plusieurs de ses concurrentes, l’institution de Francfort est parvenue à rester relativement à l’abri de la crise des prêts hypothécaires à risque américains.

Après avoir dû passer des dépréciations d’actifs de 2,2 milliards d’euros au troisième trimestre, elles restent “inférieures à 50 millions d’euros” au quatrième trimestre, selon un communiqué.

Aucune n’est directement liée aux prêts hypothécaires à risque américains (“subprime”), précise Deutsche Bank. Il s’agit de crédits structurés qui ont souffert de la tourmente des marchés financiers.

“Nous nous sommes bien battus”, s’est félicité son patron Josef Ackermann, au cours d’une conférence de presse. Sa stratégie reste “inchangée” et il a confirmé les objectifs pour 2008 d’un bénéfice imposable de 8,4 milliards d’euros.

“Les tensions sur les marchés financiers vont encore durer quelque temps et on pourra aussi en sentir les effets sur l’économie réelle. (…) Quelque chose dans le système financier est parti de travers”, a admis M. Ackermann.

Mais la Deutsche Bank est “confiante” et compte s’appuyer notamment sur les pays émergents, comme la Chine, où elle s’est renforcée récemment.

Elle est aussi “ouverte à des acquisitions complémentaires” dans ses coeurs de métier, a-t-il souligné, alors que les rumeurs d’un rapprochement dans la banque de détail avec Postbank reviennent régulièrement.

“La Deutsche Bank (…) a de bonnes chances de sortir renforcée d’une phase difficile pour le secteur financier”, s’est-il réjoui.

Au cours du dernier trimestre 2007, elle a tout de même vu son bénéfice net fondre de 47% sur un an, à 969 millions d’euros. Mais il est meilleur qu’attendu par les analystes.

Sur le dernier trimestre, la banque d’investissement –plus sensible aux soubresauts des marchés financiers et première division de Deutsche Bank– a particulièrement souffert, avec un bénéfice imposable qui chute de 43%. Mais le groupe a bénéficié de son autre pilier, les clients privés.

Cette tendance se retrouve sur le bilan annuel. En 2007, le net recul de la banque d’investissement (CIB), dont le bénéfice imposable atteint 5,1 milliards d’euros (-15%), a été en partie compensé par la cession de participations dans plusieurs groupes industriels, dont le groupe de chimie Linde, et par les clients privés de Deutsche Bank.

La division dédiée aux clients privés et à la gestion d’actifs (PCAM) a vu son bénéfice imposable monter de 6% à 2,1 milliards d’euros. Celui des “private and business clients” (PBC) a lui grimpé de 10% sur un an à 1,1 milliard d’euros.

Au titre de l’exercice 2007, l’institution de Francfort va proposer un dividende en hausse de 12,5% à 4,50 euros par action.

Rassurée, la Bourse de Francfort gratifiait l’action par une hausse de 1,53% à 76,15 euros vers 09H00 GMT, tandis que l’indice vedette DAX baissait de 0,83%.

Le maintien des prévisions 2008 a agréablement surpris. “Nous pensons que c’est un objectif ambitieux, mais le résultat du dernier trimestre 2007 a montré que la banque peut atteindre de bons résultats même en ces temps difficiles”, a estimé Konrad Becker, analyste chez Merck Finck.

 07/02/2008 09:37:05 – © 2008 AFP