La croissance américaine freine brutalement

 
 
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Un ouvrier travaille à la construction d’une maison, le 28 décembre 2007 à San Ramon en Californie (Photo : David Paul Morris)

[30/01/2008 20:41:17] WASHINGTON (AFP) La croissance américaine a brutalement décéléré au quatrième trimestre, à 0,6% seulement, souffrant de l’essoufflement des ménages et de la crise de l’immobilier.

C’est une déception pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 1,2% du Produit intérieur brut (PIB), en rythme annuel, après 4,9% au trimestre précédent. La croissance est ainsi revenue à son niveau du premier trimestre, qui était le plus faible depuis la fin 2002.

“L’idée générale est que l’économie a perdu de la vitesse en fin d’année, et qu’elle va continuer de ralentir du fait de la décélération des dépenses des consommateurs et des entreprises”, a estimé Sal Guatieri de BMO Capital Markets.

Au total, l’année 2007 se termine elle aussi par un net ralentissement, avec une croissance ne dépassant pas 2,2%, contre 2,9% en 2006 — ce qui est le rythme le plus faible en cinq ans.

Le décrochage du quatrième trimestre s’explique par une décélération de la consommation des ménages (+2%) et par une nouvelle chute de l’immobilier, qui a retiré plus d’un point à la croissance. L’investissement résidentiel a en effet reculé de 23,9%, ce qui est la baisse la plus forte depuis 1981.

Mais la décélération s’explique aussi par des déstockages massifs du côté des entreprises, notamment dans le secteur automobile, qui ont retiré l’équivalent de 1,25 point à la croissance. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle.

“Les entreprises sont en train de réduire leurs stocks dans l’anticipation d’un ralentissement. C’est un plus pour l’économie, car cela signifie que les stocks ne freineront pas la croissance à l’avenir”, affirme M. Guatieri.

Dans la foulée de ces chiffres, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé d’abaisser mercredi son taux directeur d’un demi-point à 3%, en notant les tensions “considérables” persistant sur les marchés financiers et les risques qui pèsent sur la croissance.

“Les marchés financiers restent soumis à des tensions considérables et le crédit a continué de se resserrer pour certains ménages et certaines entreprises”, a noté le Comité de politique monétaire (FOMC) dans son communiqué, publié à l’issue d’une réunion de deux jours.

De plus, “les dernières informations font état d’une aggravation de la contraction immobilière et d’un certain affaiblissement des marchés du travail”, a répété la banque centrale.

Cette décision a été saluée par les marchés, qui espéraient que la Fed ne décevrait pas leurs attentes d’une baisse d’un demi-point pour contrer les risques d’une récession.

 30/01/2008 20:41:17 – © 2008 AFP