Sony, fleuron des entreprises japonaises en Alsace, supprime 230 emplois

 
 
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Le site du groupe Sony de Ribeauvillé, en 2004 (Photo : Frédérick Florin)

[06/12/2007 17:09:50] PARIS (AFP) Sony France a annoncé jeudi la suppression de 230 emplois sur 791 dans son site alsacien de Ribeauvillé (Haut-Rhin) et le lancement du processus de cession de celui de Pontonx-sur-l’Adour (Landes), qui emploie 331 personnes, en raison de l’évolution du marché de l’électronique.

Le porte-parole de la direction a fait cette annonce à l’issue d’un comité central d’entreprise (CCE). Un comité d’établissement sera organisé vendredi sur chacun des sites concernés.

“Le site de Ribeauvillé va continuer à exister mais nous devons nous adapter de façon à avoir une capacité et des outils de production qui sont conformes au marché”, a expliqué le directeur des relations extérieures de Sony France, Arnaud Brunet.

“Tout ceci nous amène à réorganiser profondément la structure et présenter un plan de sauvegarde de l’emploi qui va se traduire par une réduction qu’on estime aujourd’hui à 230 emplois sur un effectif de 791 personnes”, a-t-il dit, précisant que “les emplois touchés sont principalement ceux qui concernent la production et le support à la production”.

Il s’agira du 5e plan social pour l’usine alsacienne, ouverte en 1986, qui a employé jusqu’à 1.600 salariés permanents.

Elle était à l’origine consacrée à la production de masse de lecteurs CD, autoradios, magnétoscopes et téléphones mobiles, mais les volumes sont en baisse, notamment depuis qu’elle a perdu son client historique, Sony-Ericsson. Elle s’occupe aussi de recherche et développement et de service après-vente.

Le site de Pontonx-sur-l’Adour, qui existe depuis 1984, était spécialisé dans la fabrication de bandes magnétiques, principalement vidéos (VHS). Elle s’est diversifiée dans la restauration et la numérisation des archives vidéo, la production de films plastiques de protection et l’assemblage de panneaux photovoltaïques.

“Le marché de la bande magnétique est en forte décroissance face au stockage numérique, donc la cessation de l’activité est inévitable”, a expliqué M. Brunet. “Cela a amené Sony à envisager la cession du site”, a-t-il indiqué, précisant que “la direction locale de Sony à Pontonx-sur-l’Adour est candidate à la reprise de l’établissement, en partenariat avec un tiers”.

Le porte-parole de l’intersyndicale de Sony Alsace a dénoncé “un cinquième plan de repli”, soulignant qu’à ce rythme “d’une restructuration tous les trois ans, Sony Alsace n’existera bientôt plus”.

“Les partenaires sociaux refusent cette fatalité”, a ajouté le porte-parole, déplorant “le manque d’ambition de la stratégie des dirigeants de Sony France”.

Sony a été pionnier de l’implantation de plusieurs entreprises japonaises en Alsace en 1986. L’arrivée du géant de l’électronique près de Colmar (Haut-Rhin) avait ouvert la voie à une série d’implantations, avec notamment Matsushita, Ricoh, Yamaha Electronique, Todenco, Mitsui, Sharp.

Au plus fort de leur activité en 2001, ces entreprises avaient employé jusqu’à 4.500 salariés.

Leur présence avait même entraîné l’ouverture d’une école japonaise près de Colmar pour les familles japonaises expatriées dans la région.

Mais cette présence industrielle n’a depuis lors pas cessé de décroître, face surtout à la concurrence chinoise, et l’école japonaise a fermé ses portes il y a quelques années.

 06/12/2007 17:09:50 – © 2007 AFP