Délit d’initiés : plaintes d’EADS et Enders pour violation du secret

 
 
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Thomas Enders au Bourget le 19 juin 2007 (Photo : Pierre Verdy)

[31/10/2007 07:14:38] BERLIN (AFP) Le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, dont des dirigeants sont soupçonnés de délits d’initiés, et le patron de sa filiale Airbus, Thomas Enders, ont porté plainte en France pour violation du secret de l’enquête, affirme le quotidien Financial Times Deutschland (FTD).

M. Enders a déposé une plainte contre X devant le parquet de Paris, après des affirmations de presse relatives au dossier, affirme le FTD sur son site internet, en citant un porte-parole du groupe EADS contacté mardi soir.

Cette plainte de M. Enders fait suite à une autre plainte contre X déposée “quelques jours plus tôt” par le groupe EADS lui-même, selon le journal.

“M. Enders a là-dessus le plein soutien d’EADS”, a déclaré le porte-parole cité par le FTD.

Le patron d’Airbus et le groupe aéronautique entendent ainsi se défendre contre des accusations de délits d’initiés. Les justices française et allemande enquêtent autour de ventes massives de titres d’EADS survenues entre l’automne 2005 et le printemps 2006, avant l’annonce par Airbus de gros retards de livraison de son modèle A380. Cette annonce avait fait plonger l’action.

Le journal Le Figaro a révélé début octobre le contenu d’un rapport d’étape de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la bourse de Paris qui enquête sur cette affaire dans laquelle une vingtaine de dirigeants d’EADS et les actionnaires principaux Lagardère et Daimler sont soupçonnés.

Cette “note préliminaire” de l’AMF, transmise au parquet de Paris, évoque un “délit d’initiés massif” commis par des responsables du groupe. Les conclusions finales de l’AMF ne sont pas attendues avant début 2008.

Lagardère a annoncé son intention de porter plainte après la divulgation de ce rapport pour obtenir “réparation”, affirmant qu’il a donné lieu à des “interprétations (dans les médias) conduisant à des accusations infondées”.

De son côté, Thomas Enders, ancien co-président exécutif d’EADS, avait déclaré quelques jours après la diffusion de ce document se sentir “traité comme un criminel” et dénoncé des “critiques sans fondement”. Il a clamé son innocence dans un courrier envoyé aux salariés d’Airbus.

Selon le site internet du FTD, qui cite des sources au sein de la branche aéronautique, “d’autres managers” envisagent d’imiter la démarche de M. Enders.

Les dirigeants mis en cause dans cette affaire nient tout délit d’initié.

 31/10/2007 07:14:38 – © 2007 AFP