A 130 ans, le LME prépare la venue d’un nouveau bébé, la cotation de l’acier

 
 
[11/10/2007 09:47:38] LONDRES (AFP) La Bourse des métaux de Londres, qui souffle cette année ses 130 bougies, va accueillir la cotation de l’acier

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Aciérie dans l’est de l’Allemagne (Photo : Michael Urban)

La Bourse des métaux de Londres (LME), pétulante vieille dame qui souffle cette année ses 130 bougies, attend actuellement un heureux événement, la cotation de l’acier.

Trois premières références ont été sélectionnées pour la cotation de contrats à terme d’acier, a annoncé mercredi le London Metal Exchange (LME) durant la semaine du LME, grand-messe annuelle qui réunit à Londres tous les poids lourds de l’industrie des métaux. Les échanges d’acier démarreront sur la plate-forme électronique le 25 février et à la criée le 28 avril prochain.

“Il s’agit de deux références de billettes produites par l’aciériste grec Hellenic Halyvourgia et de billettes du métallurgiste turc Colakoglu Melalurji”, a indiqué le LME dans son communiqué.

“Les contrats couvriront deux régions: la Méditerranée et l’Extrême-Orient”, précise le LME.

Les billettes, produit métallurgique de base servant à la fabrication de produits longs (poutrelles, profilés, rails, barres ou fils), pourront être livrées dans deux entrepots du LME, l’un en Turquie, l’autre en Corée du Sud.

Le LME vise un marché pesant environ 160 millions de tonnes par an.

Comme les autres contrats échangés au marché du LME, les contrats d’acier seront garantis par des stocks physiques, emmagasinés dans les entrepôts détenus ou contrôlés par le LME.

“La livraison physique (du métal) est un aspect indispensable des contrats d’acier à terme du LME, au sens où elle fournit une crédibilité de prix et permet d’assurer un équilibre entre le marché physique et les contrats à terme”, a expliqué à l’AFP Anna Campopiano, responsable de la stratégie du LME.

“Au cours des dernières années, l’industrie de l’acier, qui était auparavant largement contrôlée par les Etats, a commencé à changer et se consolider, tandis que les prix de l’acier devenaient de plus en plus volatils. Face à des conditions économiques en mutation, les industriels ont besoin d’outils pour gérer leurs risques de prix”, a expliqué Anna Campopiano. “C’est le bon moment pour lancer des contrats à terme sur l’acier”, a-t-elle estimé.

La cotation de l’acier se heurtait également à des problèmes de normes techniques: contrairement aux métaux déjà cotés, comme le cuivre ou l’aluminium, l’acier est un produit usiné, qui peut prendre des formes et des qualités très variables.

Les fusions-acquisitions dans le secteur métallurgique ont totalisé 77,4 milliards de dollars américains en 2006, un montant record qui a plus que doublé par rapport à 2005, selon une étude mondiale publiée cet été par le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC). Le titan ArcelorMittal est né de ce récent cycle de restructurations, qui a vu aussi l’absorption de l’anglo-néerlandais Corus par l’indien Tata Steel.

Pour imposer ses nouveaux contrats sur l’acier, le LME tentera sans doute de convaincre les géants industriels qui ne lui ont pas encore apporté leur soutien – notamment ArcelorMittal et ThyssenKrupp.

Quoique numéro un, “ArcelorMittal ne représente jamais que 10% de la production mondiale”, argue cependant Anna Campopiano.

Le LME devra aussi ferrailler avec les places financières concurrentes qui peaufinent en ce moment leur propre projet.

La Bourse américaine des matières premières, le Nymex, a annoncé en juillet pour “cette année” le lancement d’un contrat d’acier à terme sur le marché nord-américain. La bourse des matières premières de Dubai (Dubai Gold and Commodities Exchange) est elle aussi aux fourneaux : elle lance le 29 octobre un premier contrat sur les barres en acier utilisées dans la construction pour le béton armé (“rebar” en anglais).

 11/10/2007 09:47:38 – © 2007 AFP