Le Medef maintient Gautier-Sauvagnac comme chef de file de ses négociateurs

 
 
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Denis Gautier-Sauvagnac le 26 septembre 2007 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

[04/10/2007 14:53:43] PARIS (AFP) La présidente du Medef, Laurence Parisot, a annoncé jeudi le maintien de Denis Gautier-Sauvagnac à la tête de la représentation du Medef dans les négociations avec les syndicats, au nom de la présomption d’innocence.

Président de l’Union de l’industrie et des métiers de la métallurgie (UIMM), la principale fédération du Medef, M. Gautier-Sauvagnac fait l’objet d’une enquête préliminaire du parquet de Paris sur des retraits de fonds suspects dans les caisses de son organisation.

“Denis Gautier-Sauvagnac est le capitaine de cette équipe (de négociateurs patronaux). Est-ce qu’il remplit les qualités pour rester à la tête de cette équipe ? Ma réponse est clairement oui”, a déclaré sur RTL Mme Parisot, qui ne s’était pas exprimée depuis la révélation de l’affaire par la presse il y a une semaine.

La présidente du Medef a justifié sa décision par la “compétence” de M. Gautier-Sauvagnac, le fait qu’il soit en “état physique et moral pour continuer”, et le respect de la présomption d’innocence.

Le maintien de M. Gautier-Sauvagnac à ce poste dépendra toutefois des conclusions de la justice, a laissé entendre la présidente du Medef.

“S’il ne l’était pas (innocent), je suis garante de la bonne continuité des négociations mais lui-même me dirait qu’il n’est plus en état de respecter ces trois critères”, a dit Mme Parisot.

La présidente du Medef a déclaré n’avoir eu “absolument pas” connaissance des pratiques de retrait d’argent liquide et l’avoir découvert “dans la presse” la semaine dernière. Interrogée sur les destinataires de ces sommes, elle a répondu : “Je n’en ai pas la moindre idée”.

Indiquant avoir rencontré “plus d’une fois” M. Gautier-Sauvagnac depuis la révélation de l’affaire, Mme Parisot a souligné ne pas en avoir parlé avec lui.

“Il le dit, il réserve ses réponses aux autorités compétentes”, a-t-elle noté.

“Même si le Medef est totalement étranger à cette affaire, j’estime que c’est une affaire grave”, a poursuivi la responsable patronale, jugeant “totalement incompréhensible” des “retraits de telles sommes d’argent”.

“Nombre d’organisations syndicales et professionnelles bénéficient d’un statut juridique totalement légal qui leur évite d’avoir une transparence financière, une comptabilité, qui leur évite d’avoir à rendre des compte”, a observé Laurence Parisot. “C’est aberrant dans le monde d’aujourd’hui”, a-t-elle jugé.

A la question d’une éventuelle “crise” au Medef à la suite de ces révélations, la présidente du mouvement a assuré que ce n’était “pas du tout” le cas.

Il n’y a “pas une crise au sens négatif du terme” mais “qu’il y ait des convulsions, des mouvements pour accoucher sur un certain nombre de choses : un nouveau modèle social, un nouveau mode de relations fondées sur le contrat, le partenariat, l’ouverture, la transparence, l’éthique, ça me semble tout à fait possible”, a-t-elle ajouté.

Enfin, interrogée sur de possibles délits d’initiés de dirigeants d’EADS, la présidente du Medef a eu des mots très durs.

“Si ces faits sont avérés, je n’ai que du mépris pour des gens qui se comportent ainsi; c’est tout sauf des patrons”, a-t-elle dit.

Dans une “note préliminaire” révélé mercredi par le Figaro, l’Autorité des marchés financiers (AMF) soupçonne de nombreux dirigeants et actionnaires d’EADS d’un “délit d’initiés massif”.

 04/10/2007 14:53:43 – © 2007 AFP