Finance : la technologie au secours de plus de deux milliards de personnes non-bancarisées

Finance : la technologie au secours de plus de deux milliards de personnes
non-bancarisées

Le CGAP, un groupe, émanation de la Banque, propose des services
bancaires aux populations isolées et pauvres.

Les services financiers
quotidiens de base, comme l’ouverture d’un compte bancaire, ne sont pas à la
portée de plus de deux milliards de personnes dans les pays en voie de
développement.
Toutefois, ce chiffre est en train de diminuer grâce à une initiative lancée
par le CGAP, un centre de ressources mondiales pour l’industrie de la
microfinance opérant à partir de la Banque mondiale.

Le CGAP s’est plus
amplement engagé à comprendre comment les technologies comme la téléphonie
mobile et les réseaux reposant sur des cartes à puce pourraient permettre à
de plus en plus de personnes, tout spécialement les populations pauvres qui
vivent dans des zones rurales isolées, d’avoir accès aux services
financiers.

Ce programme technologique de 26 millions de dollars est cofinancé par une
subvention sur quatre ans de 24 millions de dollars offerte par la fondation
Bill et Melinda Gates. Confirmation d’un transfert de fond via G-Cash.

La
majeure partie de ce financement soutiendra les projets pilotes de
développement de l’accès aux services financiers avec des solutions
technologiques. La planification du projet est en cours en Colombie, au
Kenya, aux Maldives, au Pakistan, aux Philippines et en Afrique du Sud.

«Les
banques traditionnelles ont historiquement eu du mal à atteindre les
populations pauvres dans les zones rurales, explique Gautam Ivatury,
responsable technologie du CGAP. Par exemple, seul un adulte sur quatre
possède un compte bancaire aux Philippines, et la plupart vivent dans des
zones urbaines et suburbaines. La fourniture de services financiers aux
populations les plus pauvres et les plus rurales des Philippines tient
toujours plus de rêve que de la réalité».

Le CGAP prévoit de conclure un partenariat avec G-Cash, un service de Globe
Telecom, pour voir comment les zones éloignées pourraient être mieux
desservies par des services bancaires sur téléphone portable.

À part les
remises, G-Cash a également été utilisée par les clients microfinanciers des
banques rurales aux Philippines pour rembourser leurs emprunts. Un projet
pilote a démontré que les clients pouvaient effectuer leurs remboursements
mensuels de prêts à distance sans devoir se déplacer vers l’agence bancaire
rurale la plus proche en envoyant simplement un message texte (texto) avec
le service G-Cash à leur disposition. La banque a, en retour, réalisé des
économies sur les recouvrements, qui se sont traduites par une baisse des
taux d’intérêt.

– Projets du CGAP
Credibanco Visa (Colombie) – Le réseau
d’acquisition de Visa en Colombie coopérera avec les banques pour acquérir
des clients et établir un réseau de relais bancaires afin d’offrir des
opérations bancaires sur le système de terminaux PDV. Equity Bank (Kenya) –
Cette banque de taille moyenne à croissance rapide développera un réseau de
relais ruraux avec des téléphones portables et des PDV.
FSD Trust Social
Protection Payments Challenge Fund (Kenya) – Cet effort soutiendra les
solutions technologiques pour délivrer des services financiers et distribuer
des prestations sociales aux populations vulnérables. GXI, Inc.
(Philippines) – GXI, qui fait partie de Globe Telecom, le second plus
important prestataire de téléphonie mobile, offrira des «portefeuilles
mobiles» et des transferts de liquidités par satellite chez des détaillants
des zones rurales éloignées. Maldives Monetary Authority (Maldives) – Ce
projet, mis en œuvre en coopération avec le gouvernement des Maldives, a
pour objectif d’offrir un accès universel aux services bancaires et de
réduire l’utilisation des liquidités par le biais d’un système bancaire par
téléphone mobile (m-banking) interexploitable et un réseau de relais à
l’échelle du pays. La Banque mondiale a rejoint le projet. • Tameer Bank
(Pakistan) – Cette banque de microfinance utilisera des relais bancaires
équipés de terminaux PDV et des services bancaires par téléphone mobile pour
étendre l’accès financier aux populations précédemment exclues dans les
zones urbaines, rurales et périurbaines. Tameer Bank (Pakistan) – This
microfinance bank will use POS-equipped banking agents and mobile phone
banking to extend financial access to previously excluded populations in
urban, rural and peri-urban locations.

WIZZIT Bank (South Africa) – WIZZIT
étendra ses opérations bancaires aux fermiers, aux foyers ruraux et aux
habitants non bancarisés des petites villes par le biais de services
bancaires sur téléphone et d’une carte de débit Maestro. XacBank (Mongolia)
– Cette banque de microfinance mettra à l’essai des services bancaires sur
téléphone mobile et un réseau de relais pour réduire les coûts
d’exploitation dans les régions éloignées. «Les clients ne possèdent pas
forcément de carte d’identité ni les documents de base nécessaires à
l’ouverture d’un compte.

Dans de nombreux cas, ceux-ci n’ont pas d’emploi à l’année ni de sources
régulières de revenus. Et pour cette raison, ils sont exclus du système
bancaire, indique Kabir Kumar, analyste en microfinance du CGAP, qui
participe à la mise en œuvre de la banque sur téléphone mobile.

Dans certains cas, les personnes sont éligibles et peuvent avoir accès à un
compte, mais elles habitent loin d’une agence bancaire et doivent parcourir
de longues distances pour bénéficier de services bancaires de base
seulement». Tandis que la perspective de services bancaires sur téléphone
mobile est très attrayante, il existe aujourd’hui, trois milliards de
connexions téléphoniques mobiles dans le monde, les solutions par cartes
bancaires revêtent également une grande importance. Avec l’une ou l’autre de
ces plateformes, «un relais bancaire», comme un magasin de détail ou un
bureau de poste, est souvent nécessaire pour relier le client et le service
bancaire sur le dernier kilomètre (voir même le dernier mètre).

Les relais bancaires peuvent potentiellement offrir des services financiers
viables dans les régions rurales et éloignées. Ceux-ci permettent aux
banques ou aux institutions de microfinance d’augmenter la couverture par
point de vente sans encourir les coûts importants de construction d’une
agence bancaire. Comme les réseaux de relais bancaires génèrent de faibles
coûts d’installation et d’exploitation, les clients sont également
bénéficiaires des économies réalisées, ce qui permet aux pauvres d’accéder à
des services bancaires de qualité à faible coût. «Ce processus est
innovateur dans le sens où un service est superposé aux infrastructures
locales existantes comme la pharmacie, le supermarché ou la poste. Cela
signifie que les coûts d’installation et d’exploitation sont réduits, et
qu’il est possible d’atteindre des zones plus éloignées où les volumes de
transactions sont typiquement trop faibles pour qu’une agence bancaire
traditionnelle finance son exploitation, explique Hannah Siedek, analyste en
microfinance. Le point délicat est que les banques doivent comprendre
comment régler cela en interne et comment recruter et gérer les relais
bancaires. Il est également essentiel d’offrir des formations dans le
domaine financier et d’adapter les produits à ces clients ruraux».

(Source : Banque Mondiale)