Le gouvernement français en séminaire pour résoudre le casse-tête du budget 2008

 
 
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Le Premier ministre François Fillon à l’Elysée le 25 juillet 2007 (Photo : François Guillot)

[31/07/2007 07:09:40] PARIS (AFP) François Fillon réunit mardi ses ministres pour un séminaire devant fixer les délicats équilibres du budget 2008, avec en toile de fond la question de la réduction des effectifs de fonctionnaires.

Le Premier ministre doit concilier le début de réalisation des promesses électorales de Nicolas Sarkozy avec la tenue de l’engagement de la France de maîtriser ses déficits publics.

Matignon présente le choix du séminaire impliquant l’ensemble des ministres comme une rupture avec la tradition des lettres de cadrage envoyées tous les étés ministère par ministère. Pour autant, souligne-t-on, le détail de chaque enveloppe ne sera pas rendu public, de la même façon que les lettres de cadrage n’étaient pas officiellement divulguées par le passé.

Dans un rapport du 18 juillet, le sénateur UMP Philippe Marini estime qu’il faudra, selon les scénarios, économiser entre 60 et 80 milliards d’euros sur la législature afin de ramener les comptes publics à l’équilibre et la dette sous les 60% de produit intérieur brut (PIB) au plus tard en 2012. Le président Nicolas Sarkozy a repoussé à cette date ce double objectif, suscitant l’ire de ses partenaires européens.

Le coût pour l’Etat du “paquet fiscal” sera pour sa part de 10 à 11 milliards dès 2008, selon la propre estimation de la ministre de l’Economie Christine Lagarde.

Et pour ajouter au casse-tête, le sénateur rappelle que la hausse des taux d’intérêts provoquera un renchérissement de la dette.

En attendant que la révision générale des politiques publiques permette d’identifier des gisements d’économie, en principe au printemps prochain, le gouvernement n’a donc d’autre choix que de procéder à des coupes budgétaires, même si François Fillon s’en défend.

La réduction du nombre de fonctionnaires semble le principal levier. Elle reste aussi, jusqu’à présent, la principale inconnue des arbitrages attendus, en-dehors de l’annonce de principe de Nicolas Sarkozy sur le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Sachant que 57% des fonctionnaires qui cesseront leurs fonctions en 2008 ressortissent de l’Education nationale, le ministre du Budget Eric Woerth n’a pas surpris en indiquant la semaine dernière que le nombre de suppressions de postes dans l’Education sera “évidemment très significatif”.

Le ministre concerné, Xavier Darcos, avait provoqué une levée de boucliers syndicale en évoquant 10.000 postes. Le 5 juillet, le quotidien économique Les Echos avait avancé pour sa part le chiffre de 17.000, estimation alors “ni confirmée ni infirmée” par le gouvernement.

Selon les chiffres du rapport Marini, quelque 82.000 fonctionnaires prendront leur retraite en 2008. Si la moitié n’étaient pas remplacés (soit 41.000), l’effort correspondant représenterait arithmétiquement près de 24.400 postes dans l’enseignement. Un chiffre qui, à lui seul, pourrait susciter une rentrée sociale très animée.

François Fillon paraît l’avoir pris en compte quand il a récusé les “normes arbitraires” il y a trois semaines, estimant au passage que cela serait “une grave erreur de comprimer mécaniquement les dépenses et les postes de fonctionnaires”.

 31/07/2007 07:09:40 – © 2007 AFP