Rodrigo Rato va quitter prématurément le FMI

 
 
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Le directeur général du FMI l’Espagnol Rodrigo Rato, le 12 avril 2007 à Washington (Photo : Tim Sloan)

[28/06/2007 21:56:48] WASHINGTON (AFP) Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), l’Espagnol Rodrigo Rato, a annoncé jeudi son départ en octobre pour raisons personnelles, soit deux ans avant l’échéance de son mandat.

“J’ai pris cette décision pour des raisons personnelles. Les circonstances et responsabilités familiales, notamment en ce qui concerne l’éducation de mes enfants, sont la raison pour laquelle je renonce plus tôt que prévu à mes responsabilités”, a expliqué M. Rato, 58 ans, dans un communiqué.

Désigné par le conseil d’administration du FMI au poste de directeur général et président du Conseil d’administration le 4 mai 2004, Rodrigo Rato avait pris ses fonctions le 7 juin 2004 pour une durée de cinq ans. Il les quittera “peu après les assemblées générales” du FMI et de la Banque mondiale, prévues les 19 et 20 octobre, précise le communiqué.

“Même si je prends cette décision pour des raisons personnelles, professionnellement ce n’est pas une décision facile”, a-t-il ajouté, en affirmant avoir “la plus haute considération” pour l’institution et son personnel.

Selon l’agence espagnole Europa Press, Rodrigo Rato n’a pas l’intention de revenir à la vie politique espagnole et serait “particulièrement fatigué”.

Ce père de trois enfants, ancien ministre espagnol de l’Economie où il passait pour l’homme du “miracle” économique, espérait laisser son empreinte au FMI en lui imposant la réforme la plus ambitieuse depuis sa création en 1945.

Son départ intervient quelques mois après la démission du président de la Banque mondiale, l’Américain Paul Wolfowitz, au terme d’un scandale retentissant, teinté de tensions américano-européennes. M. Rato n’a pas dû affronter de mise en cause personnelle comme M. Wolfowitz, mais son départ intervient alors que le FMI peine à progresser sur des changements majeurs.

La douloureuse révision de la formule des quotes-parts, qui règle l’équilibre des pouvoirs au sein de l’insitution, piétine, et la réforme sur le financement progresse peu elle aussi, alors que l’examen d’une cession d’or vient d’être repoussé d’un mois. La surveillance des taux de change reste enfin un exercice de diplomatie très difficile.

L’annonce de cette démission a provoqué des doutes sur l’avenir des réformes de l’institution. “A présent, la lourde tâche qui nous reste à accomplir pour réformer le FMI ne sera certainement pas facilitée”, a déclaré à Berlin le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück.

La gestion de Rodrigo Rato a “permis la révision du cadre de surveillance des taux de change”, a relevé de son côté le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson.

M. Rato a appelé ses collaborateurs à mettre les bouchées doubles avant son départ sur les sujets allant du financement du Fonds à la réforme des quotas en passant par la prévention des crises notamment.

“J’espère que mon départ va nous inciter tous à travailler ensemble de façon constructive et efficace dans les mois à venir” afin d'”essayer d’accélérer le calendrier dans ces domaines pour nous assurer que nous ferons des progrès décisifs d’ici les réunion annuelles”, a-t-il affirmé.

Aucun nom ne circule encore pour le remplacer mais son successeur devrait être un Européen: aux termes d’une règle non-écrite, les Etats-Unis désignent le dirigeant de la Banque mondiale et les Européens celui du FMI. La tradition devrait d’autant plus être respectée que c’est un Américain, Robert Zoellick, qui vient d’être désigné pour diriger à compter du 1er juillet la Banque mondiale.

 28/06/2007 21:56:48 – © 2007 AFP