Armement : Morin met en garde les industriels mais les assure de son soutien décidé

 
 
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Le ministre de la Défense Hervé Morin au Salon du Bourget, le 21 juin 2007 (Photo : Pierre Verdy)

[21/06/2007 17:32:01] LE BOURGET (AFP) Le ministre de la Défense Hervé Morin a mis en garde jeudi les industriels du secteur réunis au Salon du Bourget contre les difficultés budgétaires qui attendent les programmes d’armement, tout en les assurant de son soutien décidé.

Evoquant “les programmes déjà commandés, signés, engagés”, M. Morin a estimé que “l’effort budgétaire qui est demandé au pays, sauf si le président de la République en décide autrement, est un effort qui semble aujourd’hui extrêmement difficile à réaliser”.

“La seule projection sur les années 2009, 2010, 2011 de ce qui a été engagé nous imposerait un effort budgétaire représentant un accroissement (en) trois ans de 43% de l’investissement”, a-t-il précisé.

M. Morin livrait là les premiers enseignements d’une “opération vérité” lancée à sa demande, peu après son arrivée au ministère de la Défense et dont il attend les résultats la semaine prochaine. Il s’agit de permettre au président Sarkozy de prendre “le moment venu, des décisions en toute connaissance de cause”.

Face à cette situation, le ministre, reconduit mardi dans ses fonctions, a parlé “d’efforts de rationalisation” au sein de son ministère, précisant qu’il avait demandé à ses services de lui “faire des propositions pour engager un train d’économies important”.

Il a promis d’avoir “le recul nécessaire” pour faire la part entre “ce qui relève de la défense des intérêts de l’industrie et du personnel et les intérêts du pays, notamment budgétaires”.

“Si je peux vous aider, je le ferai autant que je le peux”, a déclaré le ministre à l’adresse des industriels, enchaînant: “Le boulot d’un ministre de la Défense est aussi d’être un VRP”.

M. Morin a également rappelé le projet d’un “small business act à la française” pour offrir “un environnement fiscal et juridique favorable aux petites entreprises”.

“Je suis un ministre (…) qui a envie de vous dire oui (à) tout mais je suis obligé de vous dire que nous aurons un certain nombre de choix et de décisions difficiles à prendre”, a-t-il averti.

“La situation budgétaire du pays est difficile, nous sommes passés d’une situation où la France n’avait aucun endettement en 1980 à une situation où nous avons 1.200 milliards d’euros de dette”, a fait valoir M. Morin.

Il a toutefois rappelé que le président Nicolas Sarkozy avait “clairement indiqué qu’il comptait maintenir l’effort de défense à 2% du PIB”.

De la même manière, il a assuré que la loi de programmation militaire 2002-2008 “pourrait, sauf arbitrage différent du gouvernement, être maintenue la dernière année”.

Devant Louis Gallois, le patron d’Airbus qui s’estime souvent pénalisé par la faiblesse du dollar face à l’euro, le ministre a observé “que les Allemands avec la même monnaie et des salaires plus élevés faisaient 20 milliards d’euros d’excédent commercial tous les deux mois quand nous faisons 20 milliards d’euros de déficit commercial (durant) l’année 2006”.

“Il y a un certain nombre de questions que nous devons nous poser à nous-mêmes plutôt que de chercher dans la monnaie la source de toutes nos difficultés”, a-t-il affirmé.

Quant aux restructurations industrielles, il a dit vouloir “prendre un peu de temps pour examiner les choses, pas des années mais quelques mois, au moins la période de l’été”.

 21/06/2007 17:32:01 – © 2007 AFP