Nucléaire : après la Finlande et la France, Areva veut construire un EPR au Royaume-Uni

 
 
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Vue du chantier du futur réacteur de nouvelle génération EPR, le 10 octobre 2006 à Flamanville (Photo : Mychèle Daniau)

[20/06/2007 11:16:17] PARIS (AFP) Après la Finlande et la France, le groupe nucléaire français Areva s’est porté candidat à la construction d’un réacteur nucléaire de troisième génération au Royaume-Uni, profitant de la volonté du gouvernement britannique de relancer cette énergie.

Areva a annoncé mercredi qu’il avait soumis la conception de son EPR “aux autorités de sûreté britanniques”, dans le cadre d’un processus de validation.

Constructeur du réacteur, le groupe français s’est associé pour cette candidature avec l’électricien français EDF, qui apporte son savoir-faire d’exploitant.

EDF envisage d’exploiter quatre à cinq centrales nucléaires de troisième génération en Grande-Bretagne, selon son PDG Pierre Gadonneix.

Cette candidature outre-manche a reçu le soutien des électriciens britannique British Energy, français EDF et Suez, allemands E.ON et RWE, et espagnol Iberdrola, selon Areva.

Le groupe nucléaire a d’ailleurs constitué une alliance avec les électriciens intéressés pour “faciliter, le moment venu, l’obtention par (ces) électriciens des licences d’exploitation”.

Areva, leader mondial du nucléaire, entend profiter de la volonté du gouvernement britannique de favoriser l’énergie nucléaire afin de moins dépendre des hydrocarbures, gros émetteurs de gaz à effets de serre.

En Grande-Bretagne, 18% de l’électricité est produite actuellement par une dizaine de centrales nucléaires qui datent des années 1960 et 1970 (contre près de 80% en France), alors même que les ressources en gaz et en pétrole de la mer du Nord semblent en voie d’épuisement.

Le Premier ministre Tony Blair avait plaidé fin mai en faveur de la relance de centrales nucléaires nouvelle génération.

“La prise en compte de l’énergie nucléaire” est une des conditions pour relever le défi que s’est fixé Londres: réduire de 60% (par rapport aux niveaux des années 90) les émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2050, avait souligné M. Blair.

Areva est également candidat à la construction d’un EPR aux Etats-Unis.

Actuellement, seuls deux EPR sont construits par Areva, et non sans difficultés. En Finlande, à Olkiluoto (sud-ouest), le chantier de l’EPR entamé en 2005 a pris un an et demi de retard et ne devrait entrer en service qu’en 2010-2011.

Le consortium franco-allemand Framatome ANP (Areva)-Siemens a rencontré des problèmes de contrôle-qualité du béton et de certaines tuyauteries. Il a dû aussi se plier à un processus de vérification extrêmement minutieux de l’Autorité de sûreté nucléaire finlandaise (STUK).

En France, la construction de l’EPR, autorisée par décret le 11 avril, doit commencer à la fin de l’année pour une mise en service prévue en 2012.

Mais elle suscite toujours l’opposition d’associations écologistes. Les antinucléaires réclament l’abrogation du décret en estimant qu’il s’agit d’un “préalable indispensable pour la réussite du futur Grenelle de l’environnement”, annoncé pour octobre par le gouvernement.

Développé depuis 1992 par Areva, le réacteur européen à eau sous pression (EPR, European Pressurised water Reactor) a une durée de vie de 60 ans et est un peu plus puissant que ses prédécesseurs (1.600 MW).

 20/06/2007 11:16:17 – © 2007 AFP