En achetant le canadien UraMin, Areva sécurise sa production d’uranium

 
 
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La patronne d’Areva Anne Lauvergeon lors de la présentation des résultats du groupe, à Paris, le 22 mars 2007 (Photo : Eric Piermont)

[15/06/2007 19:33:49] PARIS (AFP) Le groupe nucléaire français Areva a lancé vendredi une offre d’achat amicale sur le producteur canadien d’uranium UraMin de près de 2 milliards d’euros, qui devrait lui permettre de sécuriser sa production d’un minerai très convoité.

Cette acquisition “correspond parfaitement à (notre) stratégie d’accroître significativement (notre) production d’uranium à moyen terme”, a souligné dans un communiqué Areva, qui emploie 61.000 personnes dans 41 pays, dont 3.000 dans le secteur minier.

Le groupe public français, qui produit actuellement 6.000 tonnes d’uranium par an hors contribution du canadien UraMin, entend doubler sa production à l’horizon 2011-2012.

Il reste aussi intéressé, à moyen et long termes, par toute opportunité d’acquisition dans le secteur.

Début avril, Anne Lauvergeon, la présidente du directoire d’Areva, avait ainsi estimé que la part d’Areva de 26% dans le groupe minier français Eramet était “trop peu ou pas assez”.

“Notre objectif est de doubler cette production d’ici 2011-2012”, a réaffirmé Olivier Mallet, directeur du secteur mines, chimie et enrichissement d’Areva, lors d’une conférence téléphonique.

UraMin permettra d’accroître la production annuelle d’Areva de 700 tonnes par an.

Areva a lancé une offre d’achat sur UraMin, coté aux Bourses de Toronto et de Londres, pour un total supérieur à 2,5 milliards de dollars américains, soit environ 1,88 milliard d’euros.

Cette OPA, d’un montant de 7,75 dollars par action, est libellée intégralement en numéraire. Areva détient déjà 5,5% du capital du groupe, a précisé Areva.

Les dirigeants d’UraMin et des actionnaires détenant au total 25% du capital ont apporté leur soutien à l’offre. Selon la presse, le groupe China National Nuclear Corp était également candidat au rachat.

Fondé en février 2005, UraMin a des mines en Afrique du Sud, en Namibie et en Centrafrique. Sa capitalisation boursière est actuellement d’environ deux milliards de dollars.

Areva dispose pour sa part de 83 sites de production dans 40 pays. Ses ventes d’uranium représentent 0,6 milliard d’euros, pour des ventes totales de 10,9 milliards d’euros.

Areva est le deuxième fournisseur mondial d’uranium avec le groupe australo-britannique Rio Tinto, derrière le canadien Cameco. En production, il est principalement présent au Niger, au Canada et au Kazakhstan.

L’uranium, matière première qui sert de combustible aux centrales nucléaires, est actuellement très demandé, avec le retour en force de l’énergie nucléaire comme source alternative d’énergie aux hydrocarbures.

Etant donné la durée de vie très longue d’un réacteur nucléaire (60 ans pour les réacteurs de troisième génération EPR), “les clients veulent être sûrs de pouvoir s’approvisionner en uranium”, explique-t-on chez Areva.

Proche actuellement de 300 dollars le kilogramme, le prix de l’uranium naturel a flambé ces dernières années. Il a encore triplé depuis un an.

Areva ne cache pas non plus son ambition de porter sa part de marché dans le nucléaire (extraction, enrichissement, construction de réacteurs, recyclage…) à un tiers d’ici 2011 (contre 28% actuellement).

Vendredi à la Bourse de Paris, les certificats Areva ont terminé en baisse de 2,27% à 771,06 euros, tandis que l’action UraMin à la Bourse de Londres a terminé en hausse de 8,22% à 408 pence.

 15/06/2007 19:33:49 – © 2007 AFP