USA : La croissance passe un trou d’air, la Maison-Blanche reste optimiste

 
 
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Un camion dans le port de Los Angeles (Photo : David McNew)

[06/06/2007 18:31:33] WASHINGTON (AFP) L’économie américaine vient de passer un sérieux trou d’air mais la Maison-Blanche s’est montrée optimiste mercredi pour l’avenir, affirmant que la croissance devrait repartir d’ici la fin de l’année.

La présidence américaine, dont la bonne santé de l’économie reste un des rares atouts dans un océan de difficultés, a toutefois été contrainte mercredi de réviser en baisse sa prévision de croissance pour 2007. Le Produit intérieur brut (PIB) ne devrait ainsi croître que de 2,3%, au lieu des 2,9% que la présidence envisageait encore en novembre.

Par rapport au taux de 0,6% affiché pour le 1er trimestre, 2,3% peut même sembler très optimiste. “Pour arriver à 2,3%, vous pouvez deviner ce que le chiffre va être pour le reste de l’année et nous nous attendons à environ 3%”, en rythme annuel pour les trois derniers trimestres, a souligné Edward Lazear, président des conseillers économiques de la Maison Blanche.

L’économie devrait ensuite garder ce rythme avec une croissance du PIB de 3,1% en 2008 puis en 2009 avant 3% en 2010 et 2012, selon les prévisions semestrielles de la Maison Blanche.

Si ce rebond se confirmait, il viendrait atténuer les craintes pesant sur l’évolution de la première économie mondiale, confirmées avec l’annonce à la fin mai d’une croissance de seulement 0,6% (en rythme annuel) au 1er trimestre, soit le plus bas niveau depuis quatre ans.

Les chiffres de la productivité – l’un des points forts des Etats-Unis – pour le 1er trimestre, également publiés mercredi, ont aussi montré l’ampleur du passage à vide. La productivité du secteur non-agricole a progressé de seulement 1% (en rythme annuel) au premier trimestre pour 2,1% au trimestre précédent.

Sur le front de l’inflation, la hausse des prix devrait rester soutenue en 2007 à 3,2% puis ralentir progressivement pour s’établir à 2,5% en 2008, 2,4% en 2009 puis 2,3% sur chacune des trois années suivantes, prévoient les conseillers économiques du président Bush.

Mardi, le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, avait souligné que l’inflation restait encore élevée à son goût. Du coup, les espoirs d’une prochaine baisse des taux pour relancer l’économie se sont évanouies et Wall Street, qui volait de record en record, s’affiche depuis à la baisse.

Si la croissance reste fragile et l’inflation un peu élevée, le chômage reste par contre un point fort pour la Maison Blanche qui le voit légèrement progresser de 4,5% cette année à 4,7% en 2008 pour ensuite s’établir à 4,8% de 2009 à 2012.

“Ces prévisions montrent une croissance allant en se renforçant, un marché du travail solide et une inflation contenue”, s’est félicité mercredi le secrétaire au Trésor Henry Paulson.

Un rebond de la croissance pour le reste de 2007 et les années à venir serait d’autant plus bienvenu pour la Maison Blanche que cela lui permettrait de maintenir son objectif de ramener les finances publiques à l’équilibre d’ici 2012.

Les chiffres présentés mercredi vont servir à l’établissement des prévisions budgétaires révisées de la Maison Blanche qui vont être présentées cet été. Les responsables économiques de la présidence n’ont pas donné mercredi d’indications sur les ajustements auxquels ils pourraient procéder alors que le président républicain George W. Bush est dénoncé par les démocrates pour avoir creusé les déficits.

La Maison Blanche table actuellement sur un trou pour l’ensemble de l’année 2007 de 244,2 milliards de dollars, contre 248,2 milliards en 2006.

 06/06/2007 18:31:33 – © 2007 AFP