Déficit : la France veut gagner la confiance de partenaires européens inquiets

 
 
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Le nouveau ministre français des Finances Jean-Louis Borloo discute avec le président de la BCE Jean-Claude Trichet, le 4 juin 2007 à Luxembourg (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[04/06/2007 16:43:30] LUXEMBOURG (AFP) Le nouveau ministre français des Finances Jean-Louis Borloo a indiqué lundi vouloir gagner la confiance de ses homologues européens inquiétés par les risques de dérive du déficit public français au vu des premières mesures fiscales annoncées par Paris.

Après avoir créé “un choc de confiance en France”, il faut aussi “créer un choc de confiance avec nos partenaires européens” et “cela va être l’objet de la réunion”, a déclaré M. Borloo à des journalistes, avant de rejoindre ses homologues de la zone euro réunis à Luxembourg.

Cette première intervention de Jean-Louis Borloo sur la scène européenne dans ses nouvelles fonctions de grand argentier est très attendue. Plusieurs responsables européens ont adressé des mises en garde très fermes à Paris contre un relâchement de la discipline budgétaire.

Après d’importants efforts pour réduire son déficit public, la France est en effet parvenue à ramener celui-ci sous le seuil de 3% du PIB, maximum toléré par le Pacte de stabilité et de croissance européen.

L’Union européenne avait salué cette discipline en abrogeant, au début de l’année, la procédure de déficit excessif lancée contre Paris en 2003.

Mais le nouveau président français Nicolas Sarkozy a indiqué à plusieurs reprises depuis son élection qu’il entendait être jugé à la fin de son quinquennat sur la réduction des déficits publics et de la dette, alors que les engagements à moyen terme pris par la France prévoient leur réduction graduelle et continue, conformément au Pacte.

Paris a d’ores et déjà annoncé d’importantes réductions d’impôts, faisant craindre une aggravation du déficit.

Les principaux responsables économiques européens ont donc lancé lundi un tir de barrage.

Le président de l’Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a affirmé que la France devait “respecter pleinement le pacte de stabilité”.

“Les Français doivent évaluer ce qui possible ou pas. Toutes ces bonnes ou mauvaises idées doivent être prises selon les règles du pacte”, a-t-il expliqué.

“Ce qui nous intéresse, c’est de savoir comment seront financées ces dépenses et ces réduction d’impôts”, a précisé une source proche de M. Juncker.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, a lui répété qu’il fallait “profiter des périodes économiques favorables pour réduire le déficit public”, alors que la zone euro connaît depuis l’an dernier une reprise significative.

Plus tôt dans la journée, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet avait affirmé depuis Bruxelles que le respect du Pacte de stabilité et de croissance par tous les gouvernements était “absolument essentiel pour la cohésion de la zone euro”.

Lors de leur dernière réunion à Berlin en mai, les grands argentiers de la zone euro avaient signé une déclaration commune sur leur volonté de ramener leurs comptes publics à l’équilibre en 2010, a rappelé une source communautaire proche du commissaire Almunia.

Le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück, dont le pays préside l’UE jusqu’à fin juin, a choisi lui d’afficher sa confiance envers Paris.

“Je n’ai pas l’impression que la France ne va pas respecter ses engagements avec le nouveau président et le nouveau gouvernement”, a-t-il estimé.

 04/06/2007 16:43:30 – © 2007 AFP