Alcoa réitère sans conviction son offre de mariage avec le courtisé Alcan

 
 
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Logo d’Alcoa

[24/05/2007 07:53:26] MONTREAL (AFP) Le leader américain de l’aluminium Alcoa a réitéré sans grande conviction mercredi son offre d’achat hostile sur le groupe canadien Alcan au moment où ce dernier aurait entamé des négociations avec le titan anglo-australien BHP Billiton.

Alcoa a réaffirmé sans la changer son offre de fusion avec Alcan évaluée à 33 milliards de dollars et visant la formation du N.1 mondial de l’aluminium en terme de production, devant le groupe russe Rusal.

“Nous continuons d’estimer que notre offre est complète et équitable et apporte une valeur substantielle pour les actionnaires d’Alcan”, a déclaré dans un communiqué le PDG d’Alcoa, Alain Belda, affirmant avoir reçu “un fort soutien pour cette fusion” de la part d’actionnaires d’Alcan.

Ce dernier a rejeté la veille la demande en mariage de son concurrent jugée “inadéquate” et “incompatible” avec ses visées à long terme.

Dans son état actuel, l’offre d’Alcoa n’a aucune chance d’être acceptée par Alcan, d’autant que les analystes s’attendent à des surenchères.

L’offre d’Alcoa, en espèces et en échange de titres, valorise l’action de son rival canadien à 74,60 USD, un montant nettement inférieur au cours du titre d’Alcan qui a clôturé mercredi en hausse de 6% à 85,89 USD à la Bourse de New York.

L’action a été propulsée par les informations du grand quotidien torontois The Globe and Mail selon lesquelles Alcan a entamé des négociations avec le leader mondial du secteur minier, l’anglo-britannique BHP Billiton.

Selon le journal, BHP Billiton avait approché Alcan une première fois en fin d’année mais avait été à l’époque éconduit. Le PDG d’Alcan Dick Evans avait indiqué mardi avoir entamé des discussions avec une “tierce partie” sans en dévoiler l’identité.

Le groupe canadien a refusé mercredi de commenter les informations du journal sur ce nouvel épisode de la saga de l’industrie minière canadienne.

“C’est une sorte de danse nuptiale, l’enjeu est d’atteindre le meilleur prix”, estime Charles Bradford, analyste du secteur minier chez Bradford Research/Soleil Securities à New York.

“Considérant la vague de fusions mondiales, la rationalisation de la production pour une foule de métaux, et les importantes liquidités dont disposent certains groupes miniers en raison des prix élevés des métaux, nous pensons qu’il y aura des offres rivales”, explique Kimberly DuBord, analyste chez Briefing.com.

Le PDG de BHP Billiton, Chip Goodyear, a reconnu mercredi à Sydney, en Australie, être “toujours en quête d’opportunités d’acquisitions”.

Mais si Alcan est visé, Alcoa peut à son tour être la cible d’une offre d’achat. En initiant des négociations avec BHP Billiton, Alcan cherche peut-être à obtenir des appuis pour se porter acquéreur d’Alcoa, estiment certains analystes.

“BHP a les reins assez solides pour acheter à la fois Alcoa et Alcan”, a déclaré à l’AFP, John Redstone, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins à Toronto, estimant qu’Alcoa pourrait lui aussi revenir à la charge pour s’emparer d’Alcan.

Les prix record des métaux ont déclenché une course à la taille spectaculaire dans le secteur qui entraîne les groupes à tenter de s’acheter les uns les autres pour profiter de la manne.

Parmi les autres noms de sociétés du secteur potentiellement intéressées par Alcan et en mesure de surenchérir figurent le brésilien CVRD ou l’anglo-suisse Xstrata.

Ces deux groupes avaient joué les trublions l’an dernier lors de l’épisode “nickel” du feuilleton des entreprises minières canadiennes, faisant respectivement main basse sur les deux joyaux Inco et Falconbridge.

 24/05/2007 07:53:26 – © 2007 AFP