Le brut soutenu par la baisse attendue des stocks d’essence américains

 
 
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Pompes à essence (Photo : Joël Saget)

[17/04/2007 10:25:24] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole grimpaient mardi matin, le marché anticipant une nouvelle baisse des stocks d’essence américains dont le déclin important inquiète les investisseurs à l’approche du pic annuel de consommation de carburant.

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 32 cents à 67,57 dollars sur l’échéance de juin.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en mai progressait de 41 cents à 64,02 dollars lors des échanges électroniques.

Selon les estimations des analystes, les stocks d’essence américains, attendus mercredi dans le rapport hebdomadaire du département américain de l’Energie (DoE), devraient avoir reculé de 1,38 million de barils à 199,7 millions, lors de la semaine achevée le 13 avril.

“La tendance à la hausse des prix reste intacte, le marché redoutant que la quantité d’essence disponible ne soit pas suffisante pour répondre à la hausse de la demande cet été”, a expliqué Paul Harris, de la Bank of Ireland.

Les stocks d’essence américains ont fondu de 12% depuis début février, alors que se profile la saison des grands déplacements en voiture aux Etats-Unis, qui voit traditionnellement la demande de carburant augmenter. Elle commence le dernier week-end de mai.

Les cours de l’essence pour livraison en mai ont reculé lundi à New York, clôturant à 2,1157 dollars le gallon, à la suite d’un retour à la normale de la production dans plusieurs raffineries américaines, selon les analystes. Ils avaient touché un plus haut depuis huit mois à 2,208 dollars la semaine dernière.

“Malgré la faiblesse des cours lundi, le bas niveau des stocks, combiné à la croissance robuste de la demande, devrait soutenir les prix de ce carburant d’ici les prochains mois”, a estimé Kevin Norrish, de Barclays Capital.

Par ailleurs, “de nouvelles interruptions de production apportaient du soutien au brut à New York”, selon M. Norrish, réduisant ainsi l’écart de prix avec le Brent de Londres. La différence de prix entre les deux barils avait atteint plus de 7 dollars la semaine dernière, une première depuis l’entrée en cotation du Brent sur l’ICE de Londres en 1988.

Un pipeline clé opéré par le groupe canadien Enbridge, qui achemine 450.000 barils par jour (bj) de brut canadien vers plusieurs raffineries près de Chicago, a dû être fermé après une fuite ce week-end, ont rapporté les analystes de Sucden.

Le Canada est le premier fournisseur de brut et de pétrole raffiné des Etats-Unis, avec 76.568 barils exportés en janvier 2007 selon des chiffres du DoE. L’ampleur de ces importations, combinée au fonctionnement ralenti des raffineries aux Etats-Unis, avait conduit à l’entassement de brut dans les stocks du Midwest, en particulier au terminal de Cushing en Oklahoma, où est livré le brut échangé à New York, et pesé sur le prix du baril.

Le cours du Brent était de son côté tiré à la baisse par l’annonce faite lundi par la compagnie britannique Royal Dutch Shell de la reprise de ses opérations sur son site de Forcados au Nigeria, d’une capacité de production de 380.000 bj, après une fermeture d’un an due à des attaques, selon Sucden.

Premier producteur de pétrole brut d’Afrique et sixième exportateur mondial, le Nigeria voit sa production actuelle de 2,6 millions de bj amputée de 25% en raison de la violence dans le delta du Niger, région riche en or noir.

 17/04/2007 10:25:24 – © 2007 AFP