Un ancien patron d’Euralair, Antoine de Bizemont, mis en examen

 
 
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Un avion de la compagnie Euralair, en 2000 à Roissy (Photo : François Guillot)

[01/03/2007 14:10:57] PARIS (AFP) Antoine de Bizemont, l’ex-PDG d’Euralair qui avait succédé à Alexandre Couvelaire en 1996 à la tête de la compagnie aérienne, a été mis en examen mercredi soir dans un dossier de malversations présumée impliquant des personnalités dont Bernadette Chirac.

M. de Bizemont, 74 ans, a été mis en examen pour “complicité d’abus de bien social” par la juge Xavière Simeoni qui instruit ce dossier avec Philippe Courroye, a précisé une source judiciaire.

La justice lui reproche d’avoir perçu des rémunérations de PDG d’Euralair entre 1996 et 2001 alors qu’il n’aurait été qu’un homme de paille pour son prédécesseur Alexandre Couvelaire.

“Mon client a contesté ces accusations avec tranquillité. La perception des faits qu’ont certains intervenants du dossier est erronée”, a expliqué à l’AFP son avocat, Me Edgar Vincensini.

“M. de Bizemont a bien dirigé l’entreprise, même s’il n’avait pas le même mode de gestion que M. Couvelaire”, a-t-il assuré.

Une information judiciaire a été ouverte le 20 septembre 2006 après trois ans d’enquête préliminaire pour tenter d’éclaircir la réalité de malversations supposées au préjudice d’Euralair, qui se seraient notamment traduites par l’octroi de billets d’avion gratuits à diverses personnalités dont l’épouse du chef de l’Etat, Jean-Louis Debré ou Ernest-Antoine Seillière.

Alexandre Couvelaire, considéré comme un proche de Jacques Chirac, a été mis en examen le même jour par le juge Courroye pour une douzaine de chefs dont “abus de biens sociaux, présentation de faux bilan, banqueroute par détournements d’actifs, trafic d’influence” pour la période 1995-2003.

Pour sa défense, M. Couvelaire a notamment affirmé qu’il n’était pas concerné par cette histoire de billet d’avion en expliquant avoir été remplacé par Antoine de Bizemont à la tête d’Euralair en 1996.

“Antoine de Bizemont a créé Euralair avec moi il y a plus de quarante ans et n’a cessé, au cours de ces quarante années, de suivre les activités du groupe. Il était au courant de tous les sujets”, a notamment expliqué M. Couvelaire à la police.

Mais pour la justice, M. de Bizemont, un ex-photographe passé à Euralair en 1996 du poste de documentaliste à celui de PDG après le départ de M. Couvelaire, n’a jamais assumé les responsabilités de son titre.

“Il était trois jours par mois à la compagnie mais restait en liaison permanente avec les directeurs exécutifs. Il participait aux assemblées générales, au conseil d’administration et était sollicité pour toutes les questions importantes”, explique Me Vincensini.

“Ce n’est pas parce que l’on dit que M. Coulevaire a continué à s’intéresser au groupe qu’il a fondé après 1996 que mon client était son homme de paille”, poursuit l’avocat qualifiant ce dernier de “prototype de l’honnête homme”.

“Il n’a rien à voir avec cette histoire de billets d’avion qui de toute façon ne relevait pas de ses fonctions et n’a jamais rencontré les personnalités dont on parle”, a-t-il assuré.

La société Euralair a cessé son activité en 2003 et a été vendue à l’homme d’affaire franco-égyptien Raymond Lakah. Elle a été liquidée en décembre 2005.

Le parquet de Paris a ouvert cette information judiciaire à la suite de la plainte d’un ancien salarié de la compagnie, Dominique Pouteau, déposée fin 2003 à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le parquet de Paris avait repris en octobre 2004 la procédure en raison de la complexité du dossier.

 01/03/2007 14:10:57 – © 2007 AFP