Sexe, violence sur GSM : les opérateurs prêts à protéger les mineurs

 
 
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Un faux rocher dissimule des antennes-relais d’un opérateur de téléphonie mobile sur la commune de Cassis, le 9 février 2006 (Photo : Gérard Julien)

[06/02/2007 15:14:45] BRUXELLES (AFP) Une quinzaine de grands opérateurs européens de téléphonie mobile se sont engagés mardi à Bruxelles à tout faire pour protéger les mineurs utilisant des téléphones portables des appels ou messages à caractère violent, pornographique ou pédophile.

“Le développement des portables chez les jeunes est une chose très positive, mais ils présentent aussi des risques”, a indiqué mardi la commissaire à la Société de l’information, Viviane Reding.

Par l’accord signé sous l’égide de la Commission européenne, les opérateurs ont convenu “d’élaborer des codes d’autorégulation d’ici février 2008”. Douze mois après leur mise en place, la Commission vérifiera et évaluera leur efficacité.

“C’est un important pas en avant”, a salué Viviane Reding, tout en rappelant “l’extrême nécessité d’éveiller l’attention des parents” sur ces questions.

Les opérateurs soutiendront notamment le contrôle de l’accès aux contenus pour adultes, des campagnes de sensibilisation des parents et des enfants ou encore la lutte contre les contenus illicites diffusés par téléphonie mobile.

Parmi les signataires figurent les français Bouygues Télécom, Orange et SFR, l’allemand Deutsche Telekom, l’italien Telecom Italia ou encore le numéro deux mondial de la téléphonie mobile, le britannique Vodafone.

Une consultation menée l’été dernier par la Commission avait permis de mettre en évidence certains risques pour les jeunes utilisant des téléphones portables, tels que le harcèlement, des tentatives de séduction en vue d’abus sexuels ou l’accès à des contenus pornographiques et violents.

La consultation avait aussi fait apparaître clairement que la responsabilité d’une utilisation sûre des téléphones portables devrait être partagée par les parents, les éducateurs, les opérateurs et les fournisseurs de services de téléphonie mobile, ainsi que les pouvoirs publics.

Plusieurs codes de conduite ont déjà été signés au niveau national par les opérateurs dans plusieurs pays, comme au Royaume-Uni, en Allemagne ou en France, où des filtres permettent de limiter l’accès des mineurs aux sites internet dits “sensibles”.

“Nous ne voulons pas hériter des maux de l’internet sur nos téléphones”, a assuré mardi Kaisu Karvala, présidente de l’association d’opérateurs GSM Europe. Néanmoins, a-t-elle reconnu, “nous ne pouvons contrôler tout le contenu” disponible.

Selon des chiffres publiés en 2005 par la Commission, 70% des Européens âgés de 12-13 ans possédaient alors un téléphone portable et 23% des 8-9 ans.

D’après des chiffres plus récents fournis par des associations nationales, 92% des Allemands de 12 à 19 ans et des Polonais de 12 à 17 ans avaient un portable l’été dernier.

En Italie, la proportion des détenteurs de portables est de 31% chez les 5-13 ans. Elle passe à 100% pour la tranche d’âge 14-18.

Cet accord a été signé à l’occasion de la 4e journée mondiale de la sécurité sur internet, qui vise à sensibiliser le public à une utilisation plus sûre de l’internet par les enfants.

 06/02/2007 15:14:45 – © 2007 AFP