[03/02/2007 10:39:41] PARIS (AFP) L’heure est aux grandes manoeuvres dans le secteur immobilier avec la constitution de groupes réunissant l’ensemble des métiers et un appétit manifesté par les banques, sous l’oeil vigilant des réseaux d’agences indépendantes. Si les prix de l’immobilier, résidentiel comme industriel, ont atteint des niveaux vertigineux, la crise du début des années 1990 reste dans les mémoires et tous les acteurs cherchent à se repositionner avec une stratégie à long terme. La promotion immobilière permet de dégager des “marges importantes”, mais elle exige également de prendre “d’importants risques financiers” et reste “une activité très cyclique”, explique Marianne de Battisti, directeur de l’international chez Icade (filiale cotée de la Caisse des Dépôts). En revanche, l’administration de biens ne dégage qu’une “faible marge”, mais elle ne nécessite “pas d’investissement capitalistique”, ajoute-t-elle. Les groupes tendent, dès lors, à réunir sous une seule direction la promotion, les transactions, les services, les foncières, ainsi qu’à élargir leur activité aux nouveaux créneaux porteurs que sont les maisons de retraite, cliniques, hôtels, plateformes logistiques et autres centres commerciaux. Après s’être intéressées aux assurances, les banques se tournent aujourd’hui vers l’immobilier pour capter une plus large clientèle. Et elles se montrent prêtes à payer très cher leur ticket d’entrée dans l’immobilier — comme vient de le montrer le récent rachat de Foncia, numéro 1 de la gestion de biens — car “le prix intègre l’accès à la base de clientèle”, explique Pierre Flabbée, analyste chez Kepler Equities. “Avoir accès, même indirectement, à des particuliers, soit parce qu’ils ont un patrimoine immobilier, soit parce qu’ils font des transactions, c’est une source d’information utile pour un banquier”, ajoute-t-il. Ainsi, des négociations sont en cours entre la CNCE et le groupe immobilier Nexity, numéro 1 français de la promotion, en vue d’un rapprochement avec le Crédit Foncier, filiale de la CNCE. Les Banques Populaires viennent de racheter Foncia, considérant ce rachat comme un “véritable relai de croissance”. Quant aux réseaux d’agences immobilières, ils sont aussi très convoités en raison de leur implantation au plus près des clients. “On regarde ça de très près”, reconnaît Bernard Cadeau, président du réseau coopératif d’agences indépendantes Orpi (1.400 points de vente et 6.000 collaborateurs). “Il y a de la place pour tout le monde”, relativise-t-il. Mais ajoute-t-il aussitôt : “Rien ne remplace la proximité et l’expertise locale”. “C’est un métier de confiance”, insiste-t-il en mettant en avant l’implication des professionnels qui “cultivent au quotidien” leur clientèle, à fortiori s’ils défendent l’activité de leur propre agence. |
||
|
