Après une année record, Deutsche Bank veut poursuivre son expansion

 
 
SGE.NZQ11.010207133949.photo00.quicklook.default-245x165.jpg
Le patron de Deutsche Bank Josef Ackermann, le 1er février 2007 à Francfort (Photo : Thomas Lohnes)

[01/02/2007 13:44:47] FRANCFORT (AFP) Fort de nouveaux bénéfices records et débarrassé de ses ennuis judiciaires, le patron de Deutsche Bank, Josef Ackermann, peut se consacrer à plein temps à son projet de renforcer la banque allemande au niveau mondial, mais sans acquisition majeure.

Pour le Suisse, c’est une très bonne année qui s’achève. Il a réussi à porter la banque de Francfort à des niveaux jamais atteints auparavant, avec un bénéfice de 5,99 milliards d’euros en 2006, en hausse de 70% sur un an, selon des chiffres publiés jeudi.

Deutsche Bank a aussi largement dépassé son objectif de rentabilité l’an dernier, avec un rendement des fonds propres (ROE) avant impôts et exceptionnels de 31%.

Et la justice allemande a mis un point final en novembre aux poursuites dont il faisait l’objet dans le procès Mannesmann, un des plus grands scandales financiers du pays. Une condamnation dans cette affaire, qui traînait depuis 2000, aurait coûté son poste à M. Ackermann.

Pour l’année en cours, il n’a pas donné de prévisions chiffrées. “Nous voyons de très bonnes chances pour continuer sur la voie du succès en 2007”, a-t-il simplement indiqué. Et il a confirmé l’objectif d’un bénéfice imposable de 8,4 milliards d’euros en 2008.

La prudence affichée dans les objectifs a fait un peu tiquer la Bourse de Francfort: L’action, qui avait aussi fortement monté ces derniers mois, prenait 0,60% à 109,09 euros à 12H15 GMT, mais progressait moins que l’indice DAX des trente valeurs vedettes (+0,86%).

Fort de ces succès, M. Ackermann entend se maintenir en place jusqu’à la fin de son mandat. “Je dirige cette banque jusqu’en 2010”, a-t-il redit lors d’une conférence de presse.

Il a exclu toute “discussions portant sur un prince héritier”, dans l’espoir de faire taire une bonne fois pour toutes les rumeurs qui ont couru l’an dernier sur l’identité d’un éventuel successeur.

A présent qu’il a les mains libres, M. Ackermann va pouvoir se concentrer pleinement à son but: continuer à faire grossir l’institut. Lorsqu’il en avait pris les rênes en 2002, il s’était engagé à le hisser parmi les dix premières capitalisations boursières bancaires. Cet objectif ambitieux n’est toutefois plus d’actualité.

La banque mise à présent sur sa rentabilité et le renforcement de ses positions à l’étranger pour se développer, a expliqué M. Ackermann en marge de la conférence de presse.

Pour ce faire, Deutsche Bank compte avant tout sur ses propres forces. “D’importantes fusions ou acquisitions ne sont à pas l’ordre du jour”, a-t-il fait savoir. Il n’a en revanche pas exclu des acquisitions ciblées.

Le Suisse compte également poursuivre la stratégie visant à développer parallèlement les deux principales divisions de la banque, celle dédiée à la banque d’investissement (CIB) et celle consacrée à la clientèle privée et à la gestion d’actifs (CPAM). Un choix qui a longtemps été décriée par les banquiers d’affaires basés à Londres.

Mais M. Ackermann n’en a cure. Même si la banque d’investissement pèse très lourd dans les bénéfices de Deutsche Bank, avec un bénéfice imposable de 5,88 milliards d’euros l’an dernier, les activités clientèle privée et gestion d’actifs (1,96 milliard de bénéfice imposable en 2006) présentent l’avantage de fournir des revenus plus stables.

Dans ce but, Deutsche Bank a déjà acquis l’an dernier en Allemagne Berliner Bank et Norisbank, ou encore Tilney Group en Grande-Bretagne.

La banque allemande ne néglige pas non plus les marchés en développement, comme elle l’a encore montré jeudi avec l’annonce d’une prise de participation pouvant aller jusqu’à 20% dans la banque vietnamienne Habubank.

 01/02/2007 13:44:47 – © 2007 AFP