Allemagne : l’euphorie fait place à la prudence chez les industriels

 
 
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Des ouvriers du bâtiment à Berlin, le 5 janvier 2006 (Photo : Theo Heimann)

[25/01/2007 13:56:21] FRANCFORT (AFP) Le climat des affaires allemand s’est refroidi en janvier, reflètant la prudence des industriels, partagée par leurs voisins européens, face à l’impact sur l’économie du bond de la TVA en Allemagne et du ralentissement de l’économie américaine.

Le baromètre Ifo, l’un des principaux indices de confiance de la première économie de la zone euro, est tombé à 107,9 points en janvier, a annoncé jeudi l’institut du même nom, prenant par surprise les économistes qui avaient parié sur une nouvelle progression.

En décembre, il avait grimpé à 108,7 points, son plus haut niveau depuis 16 ans. Après des mois d’optimisme confinant à l’euphorie, les industriels allemands commencent l’année plus prudemment et rejoignent ainsi leurs homologues européens, notamment français et belges.

Le moral des premiers est resté inchangé en janvier par rapport à décembre, à 106 points, a annoncé jeudi l’Insee à Paris. Celui des seconds a continué à se tasser, avait indiqué la Banque nationale de Belgique (BNB) la veille.

Les industriels allemands paraissent s’inquiéter à la fois de l’impact de la TVA et de leurs perspectives à l’export, selon l’Ifo. Traditionnel moteur de l’économie du pays, les exportations risquent de ralentir cette année dans la foulée de l’essoufflement de la conjoncture américaine.

En outre, le baromètre GfK, qui prend le pouls des consommateurs allemands, a chuté lors de la dernière enquête de janvier, publiée aussi jeudi. La propension des ménages à dépenser a, sans grande surprise, piqué du nez après l’arrivée au début de l’année de la TVA à 19%, contre 16% auparavant.

La majorité des économistes restent convaincus toutefois que la pause dans la croissance économique de l’Allemagne ne sera que temporaire.

Ces indices confirment l’idée d’une “poche d’air dans l’activité durant la première partie de l’année” en Allemagne et en zone euro, avant une nouvelle accélération au deuxième semestre, diagnostique Sylvain Broyer, analyste chez IXIS-CIB.

Pour Michael Glos, ministre de l’économie, “le ralentissement de la consommation privée au début de l’année va (…) vite être surmonté”, grâce à la baisse du chômage et la hausse attendue du revenu disponible des ménages, a-t-il estimé.

Le gouvernement de Berlin devrait d’ailleurs relever sa prévision de croissance à 1,7% pour 2007 à la fin janvier, contre 1,4% actuellement, avaient indiqué mercredi des sources officieuses. En 2006, la croissance allemande a réalisé avec 2,5% sa meilleure performance depuis 2000.

Ce diagnostic est conforté par l’optimisme affiché par les chefs d’entreprises allemands à horizon six mois. L’indice mesurant les attentes à six mois a encore augmenté, pour le quatrième mois consécutif, se hissant à 103,2 points, après 102,5 points en décembre. En France, l’indice Insee fait également apparaître une amélioration des perspectives de production.

Au final, les ombres sur la croissance de la zone euro et de sa première économmie ne vont pas empêcher la Banque centrale européenne de remonter comme prévu son principal taux directeur à 3,75% en mars, concluent les économistes.

Ensuite, elle devrait faire une longue pause, pour pouvoir mieux apprécier l’impact de la TVA allemande et du ralentissement de l’économie outre-atlantique. Mais elle pourrait resserrer encore la vis fin 2007 et début 2008, en raison “(…) des signes de reprise probable de l’économie américaine au deuxième semestre et d’une hausse attendue de l’inflation liée aux salaires” prévue dans la zone euro, souligne Matthew Sharratt, analyste à la Bank of America.

 25/01/2007 13:56:21 – © 2007 AFP