Plus de promos, plus de services : la SNCF relance l’offensive face à l’avion

 
 
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Une rame du TGV Est, le 29 juin 2006 sur un quai de la Gare de l’Est à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[18/01/2007 17:07:46] PARIS (AFP) La SNCF confirme sa volonté de concurrencer l’avion en mettant en place à la fin de l’année une nouvelle grille de prix, avec des tarifs plus simples, davantage de réductions et la création d’une classe affaires, le tout largement inspiré des compagnies aériennes.

La SNCF, qui a détaillé ce projet d’offre en comité central d’entreprise le 12 décembre, souhaite particulièrement combattre la concurrence des compagnies aériennes à bas coûts, en pariant sur de meilleurs taux de remplissage.

“L’arrivée des (compagnies aériennes) +low cost+ dans le monde du transport aérien a favorisé l’affichage de prix en valeur absolue et crée des habitudes de consommation pour les clients”, relève la SNCF dans un document dont l’AFP a obtenu copie.

Les voyageurs sont notamment plus prompts à comparer prix et services entre modes de transports, via des moteurs de recherche internet par exemple, note la société ferroviaire.

Si la victoire du TGV est nette sur les compagnies aériennes pour des liaisons comme Paris-Marseille, la SNCF n’est pas compétitive sur les plus longs trajets comme Paris-Nice ou Paris-Toulouse, desservies par la low cost easyJet.

Comme les compagnies aériennes à bas coûts mais aussi traditionnelles, la SNCF compte proposer des tarifs qui récompensent “l’anticipation”, sur le modèle des tarifs “Prem’s” lancés en 2003 ou des billets iDTGV vendus exclusivement sur internet.

“Plus (les clients) réservent tôt, moins ça coûte cher”, a résumé Mireille Faugère, directrice des grandes lignes à la SNCF, jeudi sur Europe 1.

La SNCF s’inspire du “yield management” (gestion du rendement) prisé par les compagnies aériennes pour éviter les réservations de dernière minute et mieux remplir leurs avions.

Les tarifs Prem’s, qui représentent moins de 10% des billets, seront donc étendus de façon à offrir davantage de prix réduits aux voyageurs occasionnels, qui ne bénéficient pas des réductions actuelles: 12-25 ans, plus de soixante ans, etc… Ils seront donnés en euros et non plus en pourcentage de réduction.

Actuellement non-modifiables, les billets Prem’s, pourront être échangés. Mais les échanges de billets seront payants: 3 euros jusqu’à la veille du départ et 10 euros le jour même.

Avec ces nouveaux tarifs, “l’objectif est de gagner 5 points de taux d’occupation dans les trains à réservation obligatoire (TGV et certains Corail, ndlr) et 150 millions de chiffre d’affaires de 2006 à 2009”, note la société nationale. Ce taux est aujourd’hui de 70%.

Autre cible de la SNCF: la clientèle professionnelle. Là encore, il s’agit de rogner sur les compagnies aériennes en proposant des “services plus attentionnés” qu’aujourd’hui pour les voyageurs qui choisissent le train.

Les billets “Affaires 1ère”, qui seront plus chers que la première classe traditionnelle, comprendront le prix d’un certain nombre de services. Par exemple, les clients pourront échanger leurs billets à la dernière minute ou se faire réserver un taxi, au départ ou à l’arrivée.

Le voyageur aura aussi accès aux “salons Affaires” jusqu’ici réservés à des abonnés, ou encore sera accueilli sur le quai et placé à bord en espace réservé.

Le service se rapprochera alors, sans l’égaler, de celui offert en classe affaires sur les trains à grande vitesse Thalys (Paris-Bruxelles) ou l’Eurostar (Paris-Londres), dont l’objectif, clairement affiché depuis leur création est de ravir des parts de marché à l’aérien.

 18/01/2007 17:07:46 – © 2007 AFP