La musique téléchargée ne compense toujours pas le déclin des disques

 
 
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Un homme essaie un lecteur de musique numérique dans un centre commercial de Bangkok le 8 avril 2006 (Photo : Bay Ismoyo)

[17/01/2007 16:10:38] LONDRES (AFP) Les revenus de la musique numérique ont doublé en 2006 dans le monde, mais ne compensent toujours pas le déclin des ventes de disques et pâtissent toujours du téléchargement illégal, a annoncé mercredi la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI).

Les titres et albums téléchargés sur ordinateur ou sur téléphone portable ont rapporté deux milliards de dollars au secteur l’an dernier, contre 1,1 milliard en 2005, et pèsent désormais 10% du chiffre d’affaires total, contre 6% en 2005 et 25% attendus par l’IFPI à l’horizon 2010.

Mais cette progression ne suffit pas à compenser la baisse des ventes de musique sur support physique (CD, cassettes, DVD, vinyles).

Au premier semestre 2006, 36% des nouveaux albums américains ne sont sortis qu’en version téléchargeable. En Grande-Bretagne, pour la première fois, un “single” uniquement numérique (“Crazy”, de Gnarls Barkley, sorti par Atlantic/Warner) a été en tête des “charts” l’an dernier.

L’IFPI ne dispose pas encore des chiffres de ventes de disques pour 2006, “mais ils seront en baisse”, après avoir reculé de 23% entre 2000 et 2005 en valeur, a dit son PDG, John Kennedy. Le numéro trois mondial, EMI, a déjà prévenu que son chiffre d’affaires total perdrait jusqu’à 10% sur l’exerice achevé fin mars.

Les ventes de “singles” en ligne, la locomotive du marché, ont explosé de 89% sur un an, à 795 millions de téléchargements, dont 582 millions ou 73% aux Etats-Unis et 111 millions en Europe (14%).

Cette croissance a été soutenue par une offre plus fournie, avec quatre millions de titres téléchargeables en 2006, deux fois plus qu’en 2005. Le catalogue numérique d’Universal a gonflé de 11.000 titres l’an passé et la musique classique est le genre qui enregistre la plus forte croissance (23%) aux Etats-Unis.

L’IFPI a aussi dénombré 498 plateformes de téléchargement légal – sur le modèle du logiciel iTunes d’Apple, leader mondial, ou de concurrents comme Napster ou eMusic, contre 335 en 2005.

De même, il s’est vendu 120 millions de lecteurs MP3 dans le monde, soit 43% de plus qu’en 2005, tandis que 137 millions de personnes se sont abonnées à un service de téléphonie mobile de troisième génération (3G), permettant le téléchargement de musique, chiffre en hausse de 52%.

La croissance a été solide aussi pour les ventes d’albums, de sonneries de téléphones portables, de clips vidéos ou encore de “ringback tones” (sonneries d’attente).

La musique téléchargée sur téléphone mobile domine le marché numérique en Asie, particulièrement au Japon (90%) et en Corée du Sud, où la 3G est beaucoup plus répandue qu’en Europe par exemple.

En matière de fraude, 2006 a été marquée aussi par le règlement du conflit avec le site de téléchargement illégal Kazaa, qui a accepté de verser 115 millions de dollars de dédommagements aux auteurs lésés. Dix mille actions judiciaires ont été intentées l’an dernier dans 18 pays.

“Je ne crois pas que nous parviendrons un jour à éradiquer le piratage”, a souligné John Kennedy, “mais nous faisons des progrès significatifs chaque année”. La proportion d’internautes échangeant régulièrement des fichiers musicaux de façon illégale en Europe est tombée de 18 à 14% entre 2002 et 2006, tandis que le taux de pénétration de l’internet haut débit passait de 7 à 40%.

 17/01/2007 16:10:38 – © 2007 AFP