Négociations OMC : Pascal Lamy appelle les “grands pays” à la solidarité

 
 
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Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy (d), le 16 janvier 2007 à Addis Abeba lors d’une réunion des ministres du Commerce de l’UA (Photo : Marco Longari)

[16/01/2007 17:12:12] ADDIS ABEBA (AFP) Le directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), Pascal Lamy, a appelé mardi à Addis Abeba les pays les plus développés et les plus riches à être plus solidaires pour permettre l’aboutissement des négociations de Doha.

“Le risque principal pour les négociations, c’est que les grands pays perdent de vue l’importance d’un système multilatéral commercial équitable pour les pays les plus faibles et les plus pauvres de cette planète”, a déclaré M. Lamy à des journalistes en marge de la troisième réunion des ministres du commerce de l’Union africaine (UA).

“Sur les 150 Etats membres de l’OMC, les trois quarts sont des pays petits ou des pays très pauvres. Les grands peuvent peut-être se sortir d’un système où il y aurait moins de multilatéral et plus de bilatéral parce qu’ils peuvent tordre le bras, mais la grande majorité des pays de l’OMC ne peut pas faire du bilatéral car c’est là où ils sont faibles. C’est très important”, a-t-il expliqué.

Concernant la place de l’Afrique dans ces négociations du cycle de Doha, le patron de l’OMC a souligné: “les Africains l’ont dit aujourd’hui, l’échec de la négociation serait une catastrophe pour eux”.

“Ils ont exprimé et envoyé aux éléphants du système, la Chine, le Japon, les Etats-Unis, l’Europe, un message très clair: +il faut que les éléphants bougent sinon nous les Africains on va dérouiller et ça on ne le veut pas+”, a-t-il ajouté.

Pour lui, les Africains doivent rester unis et profiter de leur bonne représentation au sein de l’OMC pour faire entendre leur point de vue.

“Comme dans d’autres domaines, l’union fait la force et l’OMC est parmi les organisations internationales où le poids de l’Afrique est le plus fort. Il se trouve que dans cette négociation, ils ont beaucoup à obtenir et peu à payer”, a-t-il affirmé.

Les négociations lancées à Doha en novembre 2001 ont été suspendues l’été dernier en raison d’un blocage sur la question de la réduction des soutiens internes des Etats-Unis à leurs agriculteurs.

“Si les Européens, les Américains et les Japonais font les efforts qu’ils doivent faire en matière agricole, ce sont de bonne nouvelles pour les Africains”, a-t-il noté rappelant que “les Africains ont besoin d’un commerce international agricole plus équitable, de moins de subventions, moins de protection”.

Selon M. Lamy, les grandes puissances économiques “notamment les chefs du G8 ont ces dernières semaines envoyé des signaux clairs et ont donné à leurs négociateurs des instructions pour terminer les négociations. Ca c’est la bonne nouvelle. Ce qui reste à faire, c’est de traduire toutes ces bonnes intentions politiques dans la véritable négociation et on en est pas encore là”, a-t-il déploré.

 16/01/2007 17:12:12 – © 2007 AFP