Coup de tabac sur le secteur de l’énergie à la Bourse de Paris

 
 
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Le Palais Brongniart à Paris (Photo : François Guillot)

[05/01/2007 12:17:59] PARIS (AFP) Les actions des sociétés du secteur de l’énergie chutent depuis deux jours à la Bourse de Paris, sur fond de baisse des cours du pétrole, alors que les analystes soulignent la dépendance accrue du CAC 40 aux marchés pétroliers.

Après avoir perdu 2 dollars jeudi, les cours du brut poursuivaient leur glissade vendredi, sous les 56 dollars, en raison de la douceur des températures dans le nord-est des Etats-Unis, selon des courtiers.

Les analystes du Crédit Mutuel CIC évoquent même un scénario de “contre-choc pétrolier”, un phénomène qui “transparaît nettement dans le rebond des secteurs qui en bénéficient: chimie, auto, transports aériens”, observent-ils, dans une note à leurs clients.

Les sociétés qui fabriquent des équipements pour la production de pétrole ou d’électricité voient au contraire chuter leurs cours. En deux jours, Vallourec a perdu 5,81%, à 205,50 euros, et Alstom 9,14%, à 95 euros.

Ces deux sociétés avaient plus que doublé de valeur en 2006, poussées par l’espoir que la forte demande en énergie incite leurs clients à investir dans des centrales électriques, dans le cas d’Alstom ou des conduites pétrolières en acier, pour Vallourec, récemment entré au CAC 40.

La pénurie d’investissements dans l’énergie a entraîné l’espoir d’un rattrapage mais il est déjà largement anticipé par les cours de Bourse des sociétés du secteur, selon Julien Quistrebert, analyste chez Richelieu Finance.

Les actions des producteurs d’énergie comme EDF (-3,31% à 52,50 euros) et Total (-3,12% à 52,80 euros) ont aussi reculé depuis deux jours.

Le titre Total semble cependant moins réactif aux cours du pétrole, les analystes valorisant la progression régulière des réserves pétrolières du groupe, sur le long terme, selon Julien Quistrebert.

Le poids de l’énergie dans le CAC 40 a aussi augmenté avec la hausse de 50% de l’action Suez en 2006, observent les analystes.

Suez a, comme EDF, profité en 2006 de la hausse du cours des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) pour vendre son électricité produite dans les centrales nucléaires de sa filiale Electrabel, dont il a racheté en 2005 les 50% qu’il ne détenait pas encore.

L’action Suez cédait 0,93% à 39,98 euros à 10H50 GMT, mais restait soutenue par les spéculations sur une bataille boursière pour s’emparer de son pôle énergie, selon les analystes du CM CIC.

Albert Frère, jusqu’ici premier actionnaire de Suez avec environ 8% du capital, aurait encore renforcé sa participation, selon le quotidien espagnol El Pais.

Parmi les six valeurs du CAC 40 liées à l’énergie, le seul gagnant d’une baisse prolongée des cours du gaz et du pétrole serait Gaz de France, dont l’action prenait 0,29% à 35,05 euros, après avoir déjà pris 0,20% jeudi.

“Gaz de France profiterait plutôt de la baisse des prix de l’énergie qui lui permettrait de s’approvisionner à meilleur coût car il produit encore peu de gaz et la libéralisation de ses tarifs est encore loin d’être acquise”, estime Julien Quistrebert.

 05/01/2007 12:17:59 – © 2007 AFP