Suez, au centre de rumeurs de rachat, défend la complémentarité de ses pôles

 
 
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Le PDG de Suez Gérard Mestrallet, le 30 octobre 2006 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[21/12/2006 15:59:59] PARIS (AFP) Le groupe Suez, à nouveau au centre de spéculations sur une possible offre de rachat qui conduirait à son démantèlement, a réaffirmé jeudi la complémentarité de ses pôles énergie et environnement, alors que la fusion avec GDF semble de plus en plus compromise.

Selon Le Figaro, l’homme d’affaires François Pinault, après avoir envisagé cet été de lancer une OPA en association avec l’italien Enel, étudierait désormais le lancement d’une offre sur Suez assortie d’un accord avec Gaz de France, à qui il revendrait la partie énergie du groupe pour ne garder que les activités eau et propreté.

Le PDG de Suez Gérard Mestrallet a refusé de commenter jeudi ces informations, qui faisaient grimper le cours de l’action.

Une OPA de François Pinault serait “une solution idéale” pour les actionnaires de Suez, et “permettrait la réalisation de ce pôle énergie qui plaît à tout le monde”, a affirmé de son côté la présidente de l’Association des actionnaires minoritaires (Adam), Colette Neuville.

M. Mestrallet, qui serait la première victime de la scission de son groupe, a mis implicitement en garde jeudi contre tout démantèlement de Suez, en réaffirmant que les pôles énergie et environnement du groupe “se développent et travaillent ensemble et en complémentarité, en vue de se renforcer mutuellement”.

Ces derniers temps, Suez n’a cessé d’insister sur cette complémentarité.

Le PDG du groupe veut ainsi lancer un avertissement en direction des candidats potentiels au rachat d’une partie seulement de ses activités, des candidats à nouveau enhardis par la perspective d’un échec de la fusion entre Suez et Gaz de France.

Outre François Pinault, qui avait reconnu avoir envisagé de racheter le pôle environnement en s’alliant à Enel, d’autres candidats comme Veolia Environnement, le fonds d’investissement Eurazeo ou le groupe Wendel ont affirmé récemment leur intérêt pour ce pôle s’il était à vendre. Le numéro deux allemand de l’énergie RWE avait également été donné un temps comme possible acquéreur de Suez.

Suez n’a cessé de répéter que son pôle environnement n’était pas à vendre. Mais il est désormais moins en position de force, depuis la décision du Conseil constitutionnel du 30 novembre, qui a repoussé au 1er juillet la mise en oeuvre effective de la fusion avec GDF, rendant celle-ci plus incertaine.

“Le mariage avec le gazier, avec une présence de l’Etat français à hauteur de 34% dans le nouvel ensemble, aurait certainement mis fin aux spéculations de rachat. Le bouclier GDF s’estompant, Suez revient complètement au centre du jeu des spéculations”, a estimé Miguel Folly, analyste chez Natexis Bleichroeder.

Mercredi, Suez et Gaz de France ont réaffirmé que la fusion restait “la meilleure option stratégique”, mais sans donner aucun élément de calendrier ni faire d’avancée concrète, laissant planer les doutes sur une fusion désormais sans direction ni tempo.

 21/12/2006 15:59:59 – © 2006 AFP