La consommation américaine est repartie en novembre

 
 
SGE.ABY18.131206170528.photo00.quicklook.default-171x245.jpg
Des clients font leurs courses dans un grand magasin de jouets à New York, le 24 novembre 2006 (Photo : Stan Honda)

[13/12/2006 17:09:30] WASHINGTON (AFP) La consommation est repartie en novembre aux Etats-Unis, un signe encourageant pour la croissance à l’approche des fêtes de fin d’année mais qui éloigne, selon les économistes, la perspective d’une baisse rapide des taux d’intérêt.

Les ventes de détail ont progressé de 1% par rapport à octobre, leur hausse la plus forte depuis juillet, et de 1,1% hors automobile, a annoncé mercredi le département du Commerce.

C’est une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur une progression de 0,2% seulement de l’indice général et de 0,3% hors automobile. De plus, les chiffres d’octobre ont été révisés pour faire ressortir une baisse moins marquée qu’annoncé précédemment.

“Il ne faut jamais enterrer le consommateur américain”, souligne Robert Brusca de FAO Economics.

Des hausses du chiffre d’affaires ont été enregistrées dans presque tous les secteurs en novembre: +0,9% pour l’automobile, +4,6% pour les magasins d’électronique et d’électroménager, +1,8% pour ceux de bricolage-jardinage.

Seul le secteur de l’ameublement a vu ses ventes décliner légèrement (-0,1%).

“La consommation est soutenue par les salaires et par la baisse des prix de l’énergie”, explique Stephen Gallagher de la Société Générale.

Ces chiffres étaient très attendus à l’approche des fêtes de fin d’année qui assurent toujours une grosse part du chiffre d’affaires annuel des commerçants.

Dans un contexte de retournement de l’immobilier et d’épargne négative, les économistes craignaient que les Américains perdent confiance et qu’ils aient beaucoup plus de difficultés à obtenir des prêts. Il était en effet très populaire ces dernières années de demander des lignes de crédits gagées sur la valeur de son logement.

Si les Américains réduisaient leur consommation, ce serait un très mauvais signe pour la croissance car leurs dépenses représentent les deux tiers du PIB américain.

Mais les derniers chiffres “diminuent beaucoup les risques d’un atterrissage brutal de l’économie”, estime John Lonski de Moody’s Investors Service.

Cela valide le scénario de la Réserve fédérale (Fed), qui a laissé ses taux inchangés mardi à 5,25%, et a prédit que la croissance allait se poursuivre à un rythme modéré en dépit de passages peut-être mouvementés.

M. Lonski souligne que l’immobilier aussi commence à donner des signes de stabilisation. Les demandes de prêts hypothécaires ont atteint leur niveau le plus élevé depuis octobre 2005 au cours de la semaine close le 8 décembre, selon des chiffres publiés mercredi.

“Cela suggère que les ventes de logements pourraient toucher un plancher très bientôt, au premier trimestre 2007”, selon lui.

Et pour la Fed, la conclusion est claire: “L’économie américaine a décéléré mais le ralentissement des dépenses n’a pas été assez sévère pour mettre en danger la reprise économique, et de ce fait la Fed n’aura peut-être pas besoin de baisser ses taux”, ajoute-t-il.

Cela prend les marchés à contre-pied, car beaucoup d’analystes attendent que la banque centrale abaisse le loyer de l’argent au premier semestre de l’an prochain.

Mais “il faudra que l’inflation diminue pour que la Fed baisse ses taux”, souligne Stephen Gallagher de la Société Générale.

La banque centrale s’était de nouveau inquiétée mardi de la persistance de tensions inflationnistes dans l’économie. Pour elle la principale menace, maintenant que les prix du pétrole ont baissé, vient du marché du travail.

Le taux de chômage étant très bas (4,5% en novembre), les Américains se trouvent en position de force pour négocier des augmentations de salaires, et si cela profite à la consommation, cela augmente aussi les pressions sur l’inflation.

 13/12/2006 17:09:30 – © 2006 AFP