Suez réunit son conseil vendredi, s’interroge sur la fusion

 
 
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Répartition du capital GDF-Suez en cas de fusion des deux groupes

[06/12/2006 18:57:52] PARIS (AFP) Le conseil d’administration de Suez se penchera vendredi sur le projet de fusion avec Gaz de France, les détenteurs du capital du groupe privé hésitant à renoncer à un projet compromis au risque de se retrouver sans alternative.

Selon une source proche du dossier, le conseil d’administration, même s’il n’est pas convoqué à cette fin, va évidemment débattre de la poursuite, ou non, du processus de fusion avec Gaz de France.

Le groupe Suez ne commentait pas mercredi l’ordre du jour, se bornant à rappeler qu’il s’agissait d’un conseil ordinaire prévu de longue date.

Les principaux actionnaires représentés au conseil en seraient à se demander quoi faire, étant donné la tournure hasardeuse que prend la fusion.

Selon le Financial Times de lundi, le premier d’entre eux, le financier Belge Albert Frère réfléchirait à la conduite à tenir, alors que jusqu’ici il soutenait le projet.

Le choix est délicat pour le groupe. Soit il s’accroche au projet de fusion avec Gaz de France, réaffirmant sa volonté de poursuivre. Mais il s’expose à un retour de bâton après les élections de 2007, étant donné l’incertitude générée par la décision du Conseil constitutionnel rendue jeudi dernier.

Soit il renonce au projet, se dégageant d’une situation de plus en plus compromise, au risque de provoquer un coup de tonnerre politique aux conséquences incertaines pour son management, le gouvernement et GDF.

Et surtout, il se retrouve immédiatement vulnérable, sans “plan B” pour préserver le groupe d’une éventuelle offre.

Suez “n’a pas vraiment d’alternative au projet”, a déclaré à l’AFP une source proche du dossier.

“L’idéal pour le conseil d’administration serait de trouver une bonne raison de gagner du temps, qu’il puisse différer sa décision, par exemple s’il y avait un autre acteur qui revenait dans le jeu”, a déclaré à l’AFP une autre source.

Il n’est pas sûr que Suez ait eu le temps de rechercher ce partenaire providentiel d’ici vendredi. Auquel cas, le conseil d’administration pourrait ne rien décider vendredi, le projet n’étant pas officiellement prévu à l’ordre du jour.

L’Italien Enel, qui avait des vues sur Suez, ne démord pas de sa ligne actuelle: le projet n’est plus d’actualité et Enel ne se lancera pas dans une opération perçue comme hostile par le gouvernement français ou Suez, à moins de recevoir un signal favorable de Paris.

L’Allemand RWE, qui a dégagé récemment des liquidités, est aussi régulièrement cité parmi les concurrents potentiels dans la course à la consolidation qui agite l’Europe énergétique.

“Les Allemands sont intéressés par le marché français, EON y prendra pied quand il mettra la main sur Endesa, qui possède la Snet, mais RWE n’y est pas encore”, selon une source proche du dossier.

Selon une autre source, “Suez n’est pas à la recherche d’un plan B. Ils ont demandé que l’opération se fasse dans la sécurité juridique”. Une des pistes étudiées par les juristes planchant sur le dossier serait que le gouvernement adopte une loi pour anticiper l’ouverture totale du marché à la concurrence, prévue le 1er juillet prochain.

Ceci permettrait de boucler le projet avant les élections. Le ministère a affirmé mercredi qu’il n’étudiait pas cette solution “actuellement”.

 06/12/2006 18:57:52 – © 2006 AFP