Les industriels de l’emballage jouent la carte de l’écologie

 
 
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Des bouteilles en plastique compressées (Photo : Joël Saget)

[21/11/2006 17:25:54] PARIS (AFP) Les fabricants français d’emballages jouent de plus en plus la carte du biodégradable ou de l’allègement de leurs produits pour limiter l’accumulation de déchets, sous la pression d’un consommateur “éco-citoyen” mais aussi d’un nouvel environnement économique.

Réunis cette semaine au Salon international de l’emballage à Villepinte (Seine-Saint-Denis), les fabricants présentent leurs nouveautés en matière d'”éco-emballages”.

“Le respect des règles environnementales est une grande tendance” du secteur, témoigne Juana Moreno, commissaire du salon, en évoquant une prise de conscience collective des fabricants, souvent perçus comme grands pourvoyeurs de déchets.

“L’emballage commence à être considéré comme une matière première qui peut être revalorisée, et non plus comme un déchet”, souligne Fabrice Peltier, président de l’Institut national du design packaging (INDP).

Les industriels misent aujourd’hui sur deux techniques pour limiter les volumes d’emballages: utilisation de matériaux naturels, comme l’amidon de maïs pour des sachets biodégradables, éventuellement munis d’un “zip” de fermeture en “biomatériau”, ou réduction “à la source” de l’emballage.

Dans ce cas, le poids ou le volume de l’emballage sont réduits sans affecter ses fonctions, tel ce carton pour autocuiseur: conçu d’une seule pièce, il permet d’éliminer les cales en polystyrène.

Le développement de ces “éco-emballages” a déjà permis de réduire de 3% le tonnage de déchets d’emballage en France entre 1997 et 2003, alors que la consommation des Français progressait dans le même temps de 11%, souligne Olivier Labasse, délégué général du Conseil national de l’emballage (CNE).

“C’est la première fois que l’on observe un découplage entre la croissance du produit intérieur brut (PIB) et celle des déchets”, se félicite-t-il.

Le CNE a d’ores et déjà recensé 200 emballages dont le poids ou le volume ont pu être réduits.

Mais si l’industrie se tourne vers l'”éco-conception”, c’est aussi par intérêt: gain en terme d’image, nécessité de trouver des matériaux alternatifs et de réduire les coûts face à la flambée des prix du pétrole, base pour la fabrication du plastique.

Plus largement, “il s’agit de répondre à la raréfaction des énergies fossiles, en particulier du pétrole”, fait valoir Karine Schaeffer, directrice commerciale de Flexico, qui se présente comme le leader européen des films plastiques. La société s’est aujourd’hui lancée dans le développement et la commercialisation de sachets biodégradables.

Les pouvoirs publics ont aussi joué un rôle crucial, font remarquer les experts du secteur. Dans sa directive du 30 mai 1996, l’Union européenne demandait aux industriels de réduire les emballages à la source, en plus d’une diminution des teneurs en substances dangereuses et de la valorisation des déchets en fin de vie.

En France, la nouvelle loi d’orientation agricole impose que les sacs plastique soient entièrement biodégradables à partir du 1er janvier 2010.

Pour autant, l'”éco-emballage” reste balbutiant. Innover coûte cher pour une industrie constituée en majorité de petites et moyennes entreprises aux moyens en recherche et développement limités.

Résultat, les sachets en amidon de maïs de Flexico sont deux fois plus chers que des classiques. Leur usage apparaît parfois limité: un sac en amidon biodégradable est fragile face à l’humidité, dans l’agro-alimentaire, un des premiers utilisateurs d'”éco-emballages”.

 21/11/2006 17:25:54 – © 2006 AFP