L’A380 atterrit à Singapour, première étape de sa dernière tournée d’essais

 
 
SGE.LKK78.141106073812.photo00.quicklook.default-245x137.jpg
L’Airbus A380 à l’aéroport Changi de Singapour, le 14 novembre 2006 (Photo : Theresa Barraclough)

[14/11/2006 07:43:01] SINGAPOUR (AFP) Tentant de faire oublier les déboires de son avion géant, Airbus a fait atterrir mardi un A380 à Singapour, là-même où aura lieu son premier vol commercial, en vue d’une tournée mondiale d’essais qui marque l’ultime étape avant la certification.

L’appareil s’est posé à 10H25 locales (02H25 GMT) à l’aéroport Changi de la ville-Etat après une douzaine d’heures de vol. Il avait décollé de Toulouse, dans le sud de la France, lundi peu après 14H50 (13H50 GMT).

“Le vol s’est très bien déroulé”, a indiqué Fernando Alonso, pilote en chef de l’Airbus “MSN002”. L’appareil transportait 73 personnes, dont des experts des autorités de certification européenne (EASA – Agence européenne de la sécurité aérienne).

L’étape de Singapour marque le début d’une dernière campagne d’essais techniques en conditions commerciales. Les tests se prolongeront jusqu’à fin novembre et devraient aboutir à une certification en décembre.

Le choix de Singapour n’est pas un hasard : la ville-Etat est le siège de Singapore Airlines (SIA), la compagnie aérienne qui sera la première au monde à mettre en service l’avion géant.

SGE.LKK78.141106073812.photo01.quicklook.default-245x116.jpg
Ultime campagne d’essais avant la procédure de certification de l’A380

Mais SIA, une des compagnies phares en Asie, est une des plus affectées par les retards à la livraison de l’appareil. Elle devait commencer à recevoir ses modèles dès le début de cette année. Cela n’interviendra finalement pas avant octobre 2007.

SIA avait fait part de sa déception face à ces retards, les troisièmes depuis juin 2005, mais elle a confirmé sa commande ferme de dix appareils (plus neufs intention d’achat), refusant d’emboîter le pas à l’américaine FedEx qui a annulé une commande de 10 A380 cargos pour les remplacer par des Boeing.

Pour Airbus, dont les déboires ont fait plonger dans le rouge les comptes de la maison-mère européenne EADS, il s’agit de raffermir la confiance, en particulier dans cet Asie-Pacifique au développement exponentiel.

La Chine aura ainsi besoin de quelque 2.600 avions nouveaux au cours des deux prochaines décennies, selon l’américain Boeing. Le grand rival d’Airbus possède quelque 60% du marché chinois.

Les compagnies d’Asie-Pacifique représentent près de 30% des commandes fermes (44 sur un total de 149) et la totalité des intentions d’achat de l’A380 (17).

Outre SIA, la compagnie australienne Qantas Airways a effectué une commande ferme de 12 appareils et de 8 intentions d’achat. China Southern Airlines et Korean Airlines ont chacune effectué 5 commandes fermes, contre 6 pour Malaysia Airlines et autant pour Thai Airways International.

Le président de Thai Airways, Apinan Sumanaseni, a récemment averti que sa compagnie “poursuivait les négociations sur la manière de réagir au retard”.

La tournée d’essais ne se militera ainsi pas à Singapour.

L’A380, qui va en particulier tester sa capacité à être accueilli dans les principaux aéroports du monde, redécollera de Singapour mercredi à 07H00 locales (mardi 23H00 GMT) pour Séoul, et sera de retour à Toulouse dans la soirée de jeudi.

Pour son deuxième vol, il redécollera vers Hong Kong et Tokyo, les 18 et 19 novembre, puis pour les aéroports chinois de Canton, Pékin et Shanghaï (les 22 et 23 novembre) pour le troisième vol.

L’ultime et quatrième vol permettra à l’A380 de réaliser depuis Toulouse un tour du monde via les deux pôles par Johannesbourg en Afrique du Sud (26 novembre), Sydney en Australie, puis Vancouver au Canada, le 29 novembre, avant un retour vers Toulouse.

L’A380 sera le plus gros avion de ligne de l’histoire de l’aviation. Il peut transporter 555 passagers en aménagement standard (trois classes) et jusqu’à 840 en charter.

 14/11/2006 07:43:01 – © 2006 AFP