Le BIT dénonce les dessous de table et le harcèlement aux postes frontières en Afrique

Par : Tallel
 
 

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travers son rapport sur le transport routier international rendu public
dernièrement à Genève, le Bureau international du travail (BIT) considère
que les formalités douanières sont “un véritable goulot d’étranglement”
pour les économies des pays africains.

Dans ce rapport, préparé à l’occasion de la réunion sur le secteur du
transport qui s’est tenu du 23 au 26 octobre à Genève, le BIT souligne
qu’une transaction douanière en Afrique implique en moyenne 20 à 30 parties
prenantes, 40 documents et 200 données d’information, dont 30 sont répétées
au moins 30 fois.

Pire encore, le document de l’organisation rappelle qu’une étude menée en
2005 par la Fédération internationale des ouvriers du transport sur les
conditions de travail des chauffeurs de poids lourds de sept pays d’Afrique
centrale, a montré que tous les chauffeurs avaient fait l’expérience
d’attentes prolongées aux postes frontières allant de deux à cinq jours.

Toujours selon ce document, les délais causés par les formalités douanières
sont souvent liés à des installations inadéquates (infrastructures
inadéquates qui auraient coûté des pertes estimées en milliards et
des dizaines de milliers d’emplois), y compris l’absence de stationnement
sécurisé, d’hébergement, d’installations sanitaires, de services de
restauration et d’outils de communication.

Facteur corollaire, des dessous de table et du harcèlement qui sont non
seulement un problème majeur pour les chauffeurs, les employeurs et les
gouvernements, mais également pour les consommateurs. Et le BIT de déplorer
: ‘’Les routiers et les compagnies de transport absorbent une grande part
des frais mais les gouvernements perdent des taxes sur les biens, et les
coûts sont souvent reportés tout au long de la chaîne de distribution vers
d’autres entreprises et au final vers le consommateur”.

Mais il n’y pas de quoi s’étonner quand on sait que dans ces pays, l’Etat
n’existe que de nom. Ainsi, chaque portion de pouvoir lutte pour sa survie,
au détriment bien entendu du développement collectif, national.


T.B.