Les opérateurs mobiles ont commencé à adapter leur matériel aux handicapés

 
 
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Deux adolescents polyhandicapés à Benouville (Photo : Mychele Daniau)

[26/09/2006 15:39:12] PARIS (AFP) Téléphones plus faciles à prendre en main, factures en braille, vocalisation des touches: les opérateurs mobiles ont dressé mardi le bilan concret, un an après, des engagements qu’ils ont pris pour adapter leur technologie aux personnes handicapées.

“J’ai l’impression que les choses avancent”, s’est félicité, devant la presse, les opérateurs et les associations de personnes handicapées, Paul Champsaur, président de l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), qui avait incité les opérateurs à se mobiliser sur le sujet.

En signant, le 10 mai 2005, une charte pour faciliter l’accès des handicapés, Orange, SFR et Bouygues Telecom ont fait de la téléphonie mobile le premier secteur professionnel – et le seul à ce jour, selon l’Association française des opérateurs mobiles (Afom) – à prendre de tels engagements sur le handicap.

Le bilan est positif: “les engagements sont respectés”, a jugé le délégué interministériel aux Personnes handicapées Patrick Gohet.

Le premier engagement était de sélectionner les téléphones “les plus adaptés” selon le type de handicap.

En un an, les opérateurs ont organisé une vingtaine de tests de leurs modèles avec des associations: 5 à 10 téléphones ont été sélectionnés pour les aveugles ou malvoyants, idem pour les sourds ou malentendants. Deux modèles ont été choisis pour les personnes avec une déficience d’élocution et celles ayant une déficience motrice.

L’occasion pour les opérateurs de découvrir la multiplicité des handicaps: “ce dialogue nous a permis de mieux comprendre les besoins des personnes handicapées”, a expliqué Philippe Montagner, président de l’Afom, citant comme exemple la demande des personnes en fauteuil roulant pour un téléphone “avec un dos plat et non bombé” afin qu’il ne tombe pas quand il est posé sur l’accoudoir.

Ces tests ont aussi montré que les handicapés ne voulaient pas de téléphones conçus spécifiquement pour eux, qui stigmatiseraient leur handicap, mais des modèles “comme tout le monde”.

“Les opérateurs ne sont pas les seuls concernés”, selon M. Montagner: “je pense ici aux constructeurs de téléphones”, qui pourraient penser, dès la conception des mobiles, à les rendre utilisables par tous. Une première réunion vient d’être organisée avec des équipementiers.

Le deuxième engagement était de “développer les offres favorisant l’autonomie des personnes handicapées”: les opérateurs ont amélioré les logiciels de vocalisation (qui permettent, pour les déficients visuels, de faire “parler” les menus du téléphone), développé des offres dédiées, comme des forfaits de SMS, et proposé des services gratuits comme la facture en braille.

La troisième promesse était d'”informer le grand public des offres destinées aux personnes handicapées”, notamment en créant des pictogrammes pour désigner les téléphones adaptés.

La dernière était de “s’inscrire durablement dans une démarche de progrès”, en rendant les sites internet et les boutiques des opérateurs accessibles aux handicapés.

Des avancées longtemps attendues par les associations, heureuses de pouvoir accéder à une technologie prisée par 80% des Français: “c’est toute la vie personnelle, sociale et professionnelle qui est révolutionnée par le fait qu’on ait levé l’obstacle au téléphone”, selon Jérémie Boroy, président de l’Union nationale pour l’insertion sociale des déficients auditifs (Unisda).

“J’ai grand espoir qu’avec l’association des équipementiers, la gamme (de téléphones adaptés) puisse s’étendre”, a déclaré Stéphane Lenoir, porte-parole du Groupement pour l’insertion des personnes handicapées physiques (GIHP).

 26/09/2006 15:39:12 – © 2006 AFP