La route transsaharienne réhabilite l’ancienne route du sel

 
 

routeafr.jpgLa Tunisie vient de participer, à Bamako (Mali), à la 46ème réunion (12
et 13 septembre 2006) du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT)
qui groupe l’Algérie, le Mali, le Niger, la Tunisie, le Nigeria et le
Tchad).

Cette réunion à laquelle a pris part Mme Samira Khayache, ministre de
l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, intervient
après celle tenue il y a trois mois (mi Mai 2006), à Tunis.

Un appel a été lancé, à Tunis, aux bailleurs de fonds (Banque Islamique de
Développement (BID), BAD, BADEA, PNUD, BEI pour qu’ils contribuent au
financement de ce projet de complémentarité inter africain.

Antérieurement, cette route, connue sous l’appellation «route du sel» ou
«route des caravanes», avait permis aux communautés de la région du Sahel et
du Nord d’apprivoiser cet espace aride et farouche en brisant la barrière
naturelle qu’est le désert.

Entamée depuis 1970, la route transsaharienne (RTS), par delà les échanges
culturels et humains qu’elle favorise, a une dimension essentiellement
économique. Elle vise à désenclaver les vastes régions sahariennes et à
faciliter les échanges commerciaux en établissant une liaison entre les pays
du Maghreb et les pays sud du Sahara. Au final, Il s’agit d’intégrer les
économies des pays africains et de créer autour de cette route une grande
zone économique. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard, si cette route porte
aussi le nom de «route de l’unité africaine».

Ce n’est pas fortuit également si le CLRT qui a connu une réelle
dynamisation depuis 1995 est cité par le document du NEPAD (Nouveau
Partenariat pour le Développement en Afrique), comme modèle de développement
régional à suivre.

Les dattes et produits manufacturés d’Algérie, la viande et bétail du mali,
du Niger et du Tchad, le gaz et tissus du Nigeria, les produits de
l’industrie tunisienne sont autant d’apports complémentaires dont la
présence sur la même plateforme d’échanges est source de richesse pour
l’ensemble des pays riverains de la RTS.

Par ailleurs, la RTS offre de larges perspectives au développement des
infrastructures,
des transports terrestres en Afrique et, partant, à la croissance économique
des pays de la région. Nul ne peut, en effet, ignorer que les transports
routiers représentent un vecteur important de facilitations des échanges et
qu’à ce titre, ils sont un instrument stratégique de consolidation de
développement économique et social.

La réunion de Bamako a notamment pris acte de l’adhésion du Nigeria et du
Tchad au CLRT.

La Tunisie, par la voix de Samira Khayache, a plaidé, au cours de cette
réunion pour «un parachèvement du projet dans les meilleurs délais».

Pour mémoire, la Tunisie a parachevé, depuis 1973, le tronçon traversant son
territoire à savoir la route nationale N°3 au sud-ouest. D’une distance de
37 km, cette route relie Nefta- Hezoua à la route transsaharienne.

A noter que des progrès significatifs ont été accomplis sur la voie de la
réalisation de ce mégaprojet routier. Sur un total de 4800 km programmés,
3500 km sont réalisés. Cette route comprend quatre axes : un tronçon de 4600
km devant relier Alger via Ghardaïa à Tamanrasset, Zinder (Tchad) et Lagos
(Nigeria) ; un autre de 807 km va relier Gabès via Gafsa (Tunisie) à
Ghardaïa via Touggourt (Algérie) ; le troisième tronçon, long de 2250 km
reliera Tamanrasset – Timiaouine – Gao – Bamako ; le quatrième enfin, long
de 1300 km, reliera Zender – N’guigmi – Bol- N’djamena.

Le retard enregistré dans l’achèvement des tronçons qui sont du ressort du
Niger et du Tchad est dû à la modicité des ressources financières et des
équipements de construction dans les deux pays, ainsi qu’à des aléas
climatiques.

S’agissant de l’importance que revêt la RTS pour chaque pays, en Algérie,
Tamanrasset, ville charnière au cœur du désert, a connu un développement
sans précédent grâce à sa liaison à Alger par une route goudronnée de bout
en bout sur 2000 km. Entre In Salah et Tamanrasset (650 km), le trafic
avoisine les 1000 véhicules par jour.

Au Niger, la RTS s’étire sur 980 km. Plus de 680 km de routes sont revêtus
et représentent près de 20% du réseau national revêtu. Au Mali, la RTS
représente 1940 km. La section de la RTS située dans la zone très active
entre Bamako et Gao est revêtue sur 1240 km ce qui représente 35% du réseau
national revêtu.