Assurances : Le talon d’Achille du commerce international

 
 

export250.jpgA écouter les doléances des chefs d’entreprise à l’occasion de la
Consultation nationale sur l’exportation, on se rend compte que les
assurances doivent connaître une sérieuse trempe dans ce domaine. Nos
assureurs manqueraient-ils donc à ce point d’ambition ?

La Consultation a mis à l’index un nombre impressionnant d’incohérences qui
montrent immanquablement l’urgence du dossier. Il y a d’abord la faiblesse
de la couverture moyenne et sa disparité d’un secteur à l’autre et d’une
destination à l’autre. Et puis nous avons l’étendue de la période de
constitution des risques (6 mois), le manque à profiter des diverses formes
de coopération que proposent les compagnies arabes et islamiques d’assurance
des exportations, le défaut de promotion des contrats d’assurance des
exportations de la COTUNACE par le truchement du réseau bancaire, la
médiocrité de la concurrence dans la domaine de l’assurance des exportations
et non affiliation des compagnies d’assurances tunisiennes dans ce type
d’opérations et le coût élevé des assurances.

Il y aussi les nombreux problèmes intéressant la société tunisienne
d’assurances :

– son système d’information dont les bases de données relatives aux
exportateurs et aux donneurs d’ordre sont incomplètes,
– son défaut de présence à l’intérieur du pays relativement à la
concentration des exportateurs,
– le nombre restreint des opérations couvertes par les assurances (elles
n’englobent pas les activités de tourisme, de prospection de nouveaux
marchés, de services…),
– la faiblesse de la concurrence dans le domaine de l’assurance des
exportations et défaut d’affiliation des compagnies d’assurance dans cette
catégorie.

Le tableau est noir car l’on comprend que les compagnies d’assurances
tunisiennes ne sont pas vraiment intéressées par un domaine qui est pourtant
hautement générateur de plus value. Seulement, il ne faut pas faire l’erreur
de sortir ces compagnies de leur contexte car elles sont avant tout des
entreprises tunisiennes et en ont ainsi les tares. A part de rares
exceptions, elles sont sous-encadrées et sous-capitalisées, entre autres
insuffisances et elles n’ont donc ni les compétences ni les moyens de se
lancer en force dans un domaine aussi complexe que le commerce
international.

Et c’est certainement par là que nous devons commencer notre
revalorisation de l’assurance du commerce international.