Internet et le Wi-Fi chamboulent la vie des universités

 
 
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Des étudiantes de l’Ecole Supérieure de Commerce de Bordeaux (ESC), le 13 octobre 2003 à Talence (Photo : Patrick Bernard)

[24/09/2006 13:33:33] PARIS (AFP) Des milliers de “hot spot” pour capter le Wi-Fi, des iPod aux ceintures des professeurs dans les amphis, des “podcast” pour rattraper les cours: les nouvelles technologies chamboulent la vie des universités qui font leur rentrée ces jours-ci.

“Aujourd’hui 5.000 +hot spot+ (bornes pour l’internet à haut débit sans fil, le Wi-Fi) couvrent 700 sites universitaires sur 1.000”, se félicite Benoît Sillard, délégué interministériel aux usages internet à l’Education nationale.

En l’espace de deux ans, l’équipement en nouvelles technologies dans les facs a fait un bond énorme, même si tous les étudiants ne parviennent pas encore à en profiter et à se payer un ordinateur portable.

“Nous avons créé des budgets d’impulsion dans les universités, elles mettent le double de ce que nous allouons à chaque fois. En trois ans, même si nombre de facs souffrent d’un manque de moyens, un total de 18 à 19 millions d’euros ont été dépensés pour le Wi-Fi. Les universités demandent aussi des aides aux régions”, détaille M. Sillard.

Dans des universités centenaires et parfois poussiéreuses, on voit désormais des professeurs en plein cours magistral enseigner avec un iPod accroché à la ceinture, comme à l’université de Lyon II qui a démarré en 2001 sa révolution high-tech.

“L’université met à disposition ces iPod pour enregistrer leurs cours, des extraits sont ensuite mis en ligne sur le portail internet de Lyon II”, explique Alexandre Bonucci, vice-président TICE (technologies de l’information et de la communication pour l’éducation) à Lyon II.

L’étudiant récupère après, sur le site, des extraits du cours avec des +podcast+: “Ces podcast sont ces enregistrements audio des cours que l’étudiant peut charger sur son MP3”, précise M. Bonucci.

“Cela ne va pas entraîner le séchage des cours!”, rassure le spécialiste car “en classe l’étudiant peut participer plutôt que d’avoir constamment la tête baissée pour prendre des notes”.

Les sites internet de nombreuses universités ne se contentent plus d’être de simples outils de consultation. Ils sont devenus des vrais bureaux virtuels dans lequel l’étudiant peut travailler, échanger, consulter.

Par exemple il peut y télécharger des documents administratifs type certificat de scolarité et relevé de notes pour échapper aux méandres administratifs, consulter des cours, conférences et documents ou accéder à des encyclopédies et documents pédagogiques.

Ces services sont normalement gratuits. Lors de l’inscription, l’étudiant reçoit un mot de passe qui lui permettra de se connecter au réseau Wi-Fi de son campus.

“Pour l’accès à des +hot spot+ Wi-Fi nous sommes passés de 5% à 70 % (d’étudiants)” en trois ans, rappelle Benoît Sillard.

Et l’opération “portable à un euro (par jour)” lancée en septembre 2004 devrait permettre de réduire la fracture numérique chez les étudiants sans le sou. A ce jour, 500.000 portables Wi-Fi ont été vendus, faisant progresser de 8 % à 35 % le nombre de jeunes profitant du système.

Mais selon Sophie Binet, porte-parole du bureau national du syndicat étudiant Unef, tout n’est pas si rose: “Le portable à un euro n’est pas si démocratique car l’étudiant doit faire un prêt et les banques choisissent les étudiants. Les boursiers ou les étrangers ont du mal à y accéder”.

 24/09/2006 13:33:33 – © 2006 AFP