Bayer supprime 1.500 emplois dans l’agrochimie

 
 
SGE.IHR06.290806111224.photo00.quicklook.default-177x245.jpg
Le logo du groupe pharmaceutique allemand Bayer (Photo : Georg Hilgemann)

[29/08/2006 11:12:45] FRANCFORT (AFP) Le groupe de chimie-pharmacie allemand Bayer a annoncé mardi qu’il allait supprimer 1.500 emplois dans sa filiale agrochimique CropScience, une nouvelle qui a éclipsé la publication de bénéfices en hausse au deuxième trimestre.

“Pour améliorer sa structure de coûts, Bayer CropScience va lancer un nouveau train de mesures, avec pour objectif d’économiser environ 300 millions d’euros chaque année d’ici 2009”, selon un communiqué.

Bayer va tailler dans les coûts en remettant à plat toute la structure de sa filiale, chaîne de production, développement et marketing. Des fermetures d’usines sont également prévues.

La restructuration se traduira par la suppression d’environ 1.500 emplois dans le monde d’ici fin 2009, “en grande partie en Amérique du Nord”, précise le groupe.

Elle entraînera par ailleurs une charge exceptionnelle d’environ 330 millions d’euros et des dépréciations d’actifs de l’ordre de 120 millions d’euros, à passer principalement sur les comptes 2007 et 2008.

Bayer fait les frais d’un marché difficile dans l’agrochimie. Selon des chiffres publiés mardi, le chiffre d’affaires de CropScience a reculé de 1,6% au deuxième trimestre à 1,57 milliard d’euros. La division a pâti du recul de la demande aux Etats-Unis ainsi que de la canicule en Europe, qui ont lourdement pesé sur les ventes de fongicides et d’insecticides.

Malgré ces difficultés, Bayer a encore publié des résultats trimestriels en forte hausse.

Le bénéfice net a grimpé de 11,3% à 452 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 7,07 milliards en hausse de 5,8%. Le bénéfice d’exploitation (Ebit) avant exceptionnels, qui sert d’étalon pour les prévisions internes du groupe, a crû quant à lui de 14% à 928 millions d’euros.

Ces chiffres ne tiennent que partiellement compte des résultats de Schering, que Bayer est en passe de racheter pour 17 milliards d’euros. L’intégration du laboratoire berlinois, dont les chiffres ne sont consolidés que depuis le 23 juin, a eu un impact réduit de 144 millions d’euros sur le chiffre d’affaires du deuxième trimestre.

Sur la période, Bayer a été porté principalement par la bonne tenue de sa division santé, dont les ventes ont bondi de 12,7% à 2,257 milliards d’euros.

Le groupe de Leverkusen (ouest) fait un peu moins bien dans son deuxième coeur d’activité, la chimie, avec une hausse du chiffre d’affaires de 5,4% à 2,883 milliards. Les volumes de ventes des polyuréthannes (plastiques utilisés dans les mousses, peintures, colles, etc.) ont fortement progressé.

“Bayer confirme son succès sur le plan stratégique et opérationnel (…). L’amélioration de notre portefeuille d’activités nous donne également confiance pour les mois à venir”, se félicite le patron du groupe, Werner Wenning, cité dans le communiqué.

Sur l’ensemble de 2006, le conglomérat vise toujours une “légère hausse” du bénéfice d’exploitation (Ebit) avant exceptionnels, hors acquisition de Schering.

Mais il a légèrement relevé les prévisions de sa division santé. Hors intégration de Schering, le bénéfice Ebit doit progresser de “près de 20%” cette année contre une hausse de “plus de 10%” évoquée jusqu’à présent.

La fusion avec Schering devrait avoir un impact positif de près de 600 M EUR environ sur le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) du deuxième semestre, a estimé par ailleurs le groupe allemand.

A la Bourse de Francfort, le titre était toutefois sous pression, en baisse de 0,40% à 39,38 euros vers 10h30 GMT sur un indice des valeurs vedettes Dax en repli de 0,33%.

“Les chiffres sont globalement en ligne avec nos prévisions. Mais les performances de CropScience sont décevantes”, jugeait Silke Stegemann, analyste à la banque LRP.

 29/08/2006 11:12:45 – © 2006 AFP