Hôtellerie-restauration : pas d’accord mais retrouvailles le 6 septembre

 
 
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Un serveur, travailleur saisonnier débarasse une table, le 10 août 2005 à Deauville (Photo : Mychèle Daniau)

[25/08/2006 18:42:00] PARIS (AFP) Patronat et syndicats des cafés, hôtels, restaurants (CHR) se sont séparés sans accord vendredi, mais ont convenu d’une nouvelle réunion de 6 septembre, au sujet de l’accord de juillet 2004 sur le temps de travail.

Sans accord entre les deux parties, la question devrait être tranchée mi-septembre par le Conseil d’Etat, saisi par la CFDT, qui pourrait contraindre les employeurs à payer rétroactivement 18 mois d’heures supplémentaires aux 800.000 salariés du secteur.

“Nous avons voulu faire un dernier pas de conciliation et trouver une solution autre que celle du Conseil d’Etat et aujourd’hui (vendredi) on est venu dans cet état d’esprit, ce qui apparemment n’était pas le cas de tout le monde”, a déclaré Johanny Ramos (CFDT) à l’AFP.

De son côté, la CGT-commerce a affirmé que “les employeurs n’ont pas manifesté une volonté évidente de négocier dans l’urgence et ont eu une attitude extrêmement réservée”.

Jeudi, la CFDT s’était pourtant engagée à “examiner un éventuel retrait” de sa saisine du Conseil d’Etat en cas d’adhésion “unanime” à son texte centré sur un “calendrier” de négociation d’une “grille de salaires en euros” et “la publication d’un décret annulant” le précédent.

Un projet “dont personne n’a voulu discuter” vendredi, a regretté M. Ramos ajoutant que “pour les employeurs la course de vitesse est engagée” avec le Conseil d’Etat, dont l’arrêt est attendu d’ici le 15 septembre.

“Nous nous retrouverons toutefois pour une réunion officielle paritaire le 6 septembre, mais ce sera vraiment la der des der”, a indiqué le syndicaliste.

Cet ultime rendez-vous est d’autant plus crucial pour ce secteur de 800.000 salariés que la grille salariale date de 1997 et que la durée hebdomadaire du travail a été ramenée de 43 heures à 39 heures (avec des heures d’équivalence de la 35e à la 39e) par l’accord 2004, qui octroie une sixième semaine de congé.

De leur côté, les fédérations patronales ont, dans une déclaration commune, “réaffirmé leur volonté de négocier pour aider les problèmes du secteur en privilégiant le dialogue social plutôt que des décisions contentieuses du Conseil d’Etat” et se sont “félicitées de la date de la prochaine mixte paritaire du 6 septembre”.

Le président de la première d’entre elles, André Daguin (Umih) s’est lui félicité de “ce délai”, qui à ses yeux “permettra sans doute au collège salariés de se concerter pour dégager une position commune à l’instar du collège patronal” a-t-il déclaré à l’AFP.

Loin de rejeter le texte de la CFDT, M. Daguin s’est déclaré prêt à “en discuter” à la condition que “le gouvernement nous en garantisse la sécurité juridique”.

“On nous a présenté un texte que l’on veut bien discuter, mais s’il n’est pas plus sécurisé que le précédent et si après l’avoir signé on se retrouve devant (une partie) qui dépose un recours (devant le Conseil d’Etat) on sera aussi ridicule que ce coup-ci”, a expliqué le président de l’Umih.

“En plus, a conclu M. Daguin, on n’a pas oublié que dans le contrat de croissance du secteur, il est écrit que l’on doit signer une grille de salaire avant la fin de l’année et nous y tenons beaucoup”.

Reste qu’au-delà des réticences patronales, la CFDT doit également faire face aux hésitations d’autres organisations syndicales de salariés (FO, CFTC, CFE-CGC) favorables à l’accord de juillet 2004 avec sa sixième semaine de congé.

Toutes les organisations de salariés se retrouveront en début de semaine prochaine pour en discuter avant le rendez-vous du 6 septembre.

 25/08/2006 18:42:00 – © 2006 AFP