Le Venezuela veut être un des premiers fournisseurs de pétrole de la Chine

 
 
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Le président vénézuélien Hugo Chavez (g) et le président chinois Hu Jintao, le 24 août 2006 à Pékin (Photo : Frederic J. Brown)

[24/08/2006 12:03:33] PEKIN (AFP) Le Venezuela, 8e producteur et 5e exportateur mondial de brut, ambitionne de devenir d’ici 2010 l’un des principaux fournisseurs de pétrole de la Chine, le deuxième consommateur d’énergie au monde, a assuré à Pékin le président vénézuélien Hugo Chavez.

“En 2009, nous devons être à un demi-million de barils par jour et dans la prochaine décennie nous allons viser un million de barils”, a indiqué M. Chavez jeudi, à l’issue de sa rencontre avec son homologue chinois Hu Jintao, au troisième jour de sa quatrième visite officielle en Chine.

Dans cette optique, l’un des huit accords signés jeudi dans différents domaines entre les deux pays prévoit la création d’une société commmune entre la compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA et la chinoise CNPC, premier producteur de pétrole et de gaz du pays asiatique. L’objectif est de développer un bloc, le Junin 4, dans la ceinture de l’Orénoque, présentée par le Venezuela comme l’une des plus grandes réserves mondiales de brut extra-lourd.

CNPC et PDVSA vont également développer un autre champ pétrolier à El Sumano.

Le président vénézuélien a estimé l’ensemble des investissements chinois prévus par les accords signés jeudi dans le secteur pétrochimique et pétrolier à “2 milliards de dollars dans les prochaines années”.

“C’est un ensemble d’accords de haut niveau stratégique et de plusieurs milliards de dollars d’investissements chinois au Venezuela. Mais le plus important c’est l’horizon qui se présente devant nous, comme l’a dit le président Hu Jintao”, a dit M. Chavez.

Les responsables vénézuéliens affirment que, malgré l’antagonisme politique avec Washington, l’importance croissante accordée à la Chine ne se fera pas au détriment des Etats-Unis, mais grâce à un accroissement de la production, en particulier dans la ceinture de l’Orénoque.

Actuellement, le seul membre latino-américain de l’Opep exporte 150.000 barils par jour vers la Chine, contre 1,5 million aux Etats-Unis, son principal client, sur une production estimée de 3,2 millions de barils par jour (mbj).

Selon l’Agence internationale de l’énergie, la Chine, dont les principaux fournisseurs de brut sont l’Angola, l’Arabie saoudite, l’Iran et la Russie, devrait consommer cette année 7 mbj par jour, avec une production propre de 3,7 mbj, et 7,4 mbj en 2007.

“Nous nous convertirons en l’un des grands exportateurs de pétrole vers le géant chinois”, s’est réjoui le numéro un vénézuélien mercredi soir dans une interview exclusive à la télévision officielle vénézuélienne VTV.

“La question pétrolière est très importante, nous sommes en train de diversifier le commerce du pétrole, nous passons à un nouveau modèle pétrolier. Pratiquement, nous partons de zéro quant à la livraison de pétrole à la Chine”, a-t-il également expliqué.

Un autre accord prévoit une collaboration dans le domaine de la pétrochimie, a indiqué de son côté à VTV Saul Amellach, président de Pequiven, filiale raffinage de PDVSA, société pétrolière publique vénézuélienne.

Outre une collaboration dans le domaine technique, l’accord vise à permettre un investissement commun pour la construction d’un complexe pétrochimique à Paraguana (nord-ouest), la plus grande raffinerie du Venezuela.

“Paraguana est la raffinerie la plus grande du Venezuela mais elle produit seulement de l’essence. Dans le reste du monde, la moitié de la production des raffineries est constituée par les produits pétrochimiques, c’est là que nous avons un déficit”, a commenté M. Amellach.

 24/08/2006 12:03:33 – © 2006 AFP