Italie : enquête sur les positions d’EDF dans Edison et Edipower

 
 
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Logo d’EDF au siège du groupe à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[07/08/2006 07:07:47] PARIS (AFP) Les autorités italiennes vont enquêter sur les positions d’EDF dans le groupe d’énergie Edison et dans une de ses filiales, Edipower, pour déterminer si elles ne nuisent pas à la concurrence, déclare le ministre italien du développement économique dans les Echos de lundi.

“L’enquête portera à la fois sur l’actionnariat d’Edipower et sur le contrôle conjoint d’Edison par EDF et AEM (société milanaise d’électricité et de gaz, ndlr). Il s’agit à la fois de vérifier qu’il n’y a pas de position de concentration incompatible avec notre réglementation (…) et si cela ne revient pas à interdire l’accès au marché à des opérateurs privés”, déclare Pierluigi Bersani dans un entretien au journal.

Les autorités en charge de la concurrence et de l’énergie mèneront cette enquête et “rendront leurs conclusions dans les prochains mois”, selon le ministre.

Début juillet, l’Antitrust italien avait estimé qu’Edison ne respectait pas la règle prévoyant que les sociétés publiques ne pouvaient pas détenir plus de 30% du capital des trois groupes de production d’électricité qu’Enel a dû céder en 2000. EDF et AEM, qui contrôlent Edison, sont des sociétés aux capitaux majoritairement publics.

Edipower, autrefois baptisée Eurogen, est la plus grande des trois sociétés vendues par Enel en 2000 et est détenue à 40% par Edison.

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Le ministre du développement économique italien Pierluigi Bersani lors d’une conférence de presse à Luxembourg, le 8 juin 2006 (Photo : Gérard Cercles)

“J’ai demandé à l’Antitrust et à l’Autorité pour l’énergie d’étudier les effets restrictifs sur la concurrence de dépassement du seuil de 30% dans l’actionnariat d’Edipower par un sujet public”, déclare le ministre.

“Alors que nous avions adopté des règles pour éviter la reconstitution de monopoles publics et empêcher la reprise des capacités de production libérées par Enel par des entreprises publiques, cette règle semble aujourd’hui contournée par EDF”, prévient le ministre.

Déjà en mars, le groupe italien de services collectifs Acea a présenté un recours devant le gouvernement et les autorités de régulation italiennes contre la présence d’EDF au capital d’Edipower.

C’est en mai 2005 qu’EDF et AEM ont scellé la reprise du numéro deux italien de l’électricité Edison après plusieurs années de bataille juridique livrée par le groupe français.

Concernant l’autre sujet de tensions énergétiques entre la France et l’Italie, le dossier Suez-GDF-Enel, M. Bersani déclare que “les opérateurs auront notre soutien total pour se développer en Europe dans une optique tout à fait amicale”.

Le gouvernement français avait annoncé dans la précipitation fin février le mariage entre Suez et GDF, pour contrer une éventuelle offensive d’Enel sur Suez.

Le rapprochement Suez-GDF, qui entraînerait la privatisation du groupe gazier, suscite de nombreuses oppositions en France, au sein même de la majorité UMP chargée de l’approuver à la rentrée de septembre.

“Je respecte le débat politique français (…) Mais je suis plus favorable à un processus de concentration qui intègre la dimension européenne pour favoriser la consolidation des grands systèmes industriels”, déclare M. Bersani.

 07/08/2006 07:07:47 – © 2006 AFP